Ce qui n’était autrefois qu’une formalité administrative de deux à trois mois peut désormais prendre plus d’un an.
Plus de 2’500 demandes de titres de spécialiste seraient aujourd’hui en attente à l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continuel (ISFM) – l’unique organisme habilité à délivrer ces titres en Suisse.
En bref
• 2’500 demandes de titres de spécialiste en attente à l’ISFM
• Délais passés de 3 à plus de 12 mois
• 150 médecins réunis dans une nouvelle association
• Plainte déposée au DFI et mises en demeure à l’ISFM
• Objectif: rétablir un système «juste, efficace et transparent»
Face à ce blocage, un collectif de médecins vient de fonder la Relève Médicale Suisse et dénonce une situation «intenable» qui «met non seulement en danger la relève médicale, mais également l’offre de soins pour la population dans son ensemble».
Les médecins concernés ne peuvent ni ouvrir leur cabinet, ni poursuivre leur formation postgraduée, ni assumer des postes à responsabilité dans les hôpitaux, affirment les initiateurs dans un communiqué.
Une réaction face à la «paralysie» de l’ISFM
Malgré
de multiples interventions de l’ASMAC (Association suisse des médecins-assistant·e·s et chef·fe·s de clinique) et des démarches politiques, la situation ne se serait pas améliorée.
Pour les fondateurs de la Relève Médicale Suisse, cette affirmation est «en décalage complet avec la réalité vécue par des centaines de médecins»: quelques semaines après cette prise de position, l’ISFM annonçait un nouvel allongement des temps d’attente.
«L’octroi des titres est une mission publique»
Créée en quelques jours seulement, l’association Relève Médicale Suisse compte déjà plus de 150 médecins. Elle entend «soutenir les médecins dans leurs démarches liées au retard systémique de l’ISFM» et rétablir «un système juste, efficace et transparent».
Deux démarches juridiques sont en cours :
- Des courriers de mise en demeure adressées à l’ISFM au nom de 150 médecins, exigeant la délivrance des titres en attente d’ici au 31 octobre 2025 et la suppression de l’émolument de 4’000 francs par dossier.
- Une plainte déposée auprès du Département fédéral de l’intérieur (DFI), autorité de surveillance de l’ISFM, pour « faire cesser les dysfonctionnements et garantir un traitement rapide des demandes ».
Le collectif appelle désormais la Confédération à réagir: «L’octroi des titres de spécialiste est une mission publique. Face à la faillite de l’ISFM, la Confédération doit aujourd’hui reprendre la main.»
Selon ses fondateurs, il ne s’agit pas d’une querelle interne, mais d’une urgence sanitaire: «Pour nos médecins, pour nos patients», résume le communiqué.