Les choses ne semblent pas près de s’arranger: il faut désormais compter environ douze mois pour obtenir un titre auprès de l’Institut suisse pour la formation postgraduée et continue (ISFM), indique l’institut sur son site Internet. En septembre, il était encore question d’«au moins sept mois». Lors de l'assemblée de la Chambre médicale de juin, l’objectif affiché était de ramener le délai d’attente à trois mois d’ici le début de l’année prochaine.
En prime, l’ISFM publie désormais sur son site un avis pour le moins désillusionnant: «Veuillez noter que nous ne donnons aucun renseignement écrit ou téléphonique concernant la date de traitement de votre dossier.»
Face à cette situation, l’Association suisse des médecins-assistants et chefs de clinique (ASMAC) a réagi vendredi par une lettre ouverte adressée à la présidente de la FMH, Yvonne Gilli, ainsi qu’à Nathalie Koch, qui assure la direction intérimaire de l’institut après le
départ de Monika Brodmann.
La demande
«Les inconvénients causés aux personnes concernées par ce retard massif et incompréhensible sont énormes», peut-on lire dans la
lettre de l'Association des médecins-assistants et chefs de clinique. «L'ISFM a promis à plusieurs reprises de tout mettre en œuvre pour accélérer le processus, mais ces efforts n'ont donné aucun résultat visible.» Au contraire, la situation semble aujourd'hui plus critique que jamais.
Selon l’association, «les requérant·e·s sont laissés pour compte par l’ISFM et la FMH», et le désespoir comme la colère ne cessent de croître.
- MEBEKO et ISFM dans un coma bureaucratique: une réanimation pourrait sauver des vies. La MEBEKO et l’ISFM ralentissent l’intégration de professionnels qualifiés et le recrutement de la relève. Ce retard, entre dysfonctionnement et déni de justice, porte atteinte à la liberté économique et ouvre la voie à d’éventuelles demandes de dommages et intérêts. Article de Mirjam Olah et Daniel Staffelbach, du cabinet d'avocats Walder Wyss.
L’ASMAC entend déposer une nouvelle demande lors de la prochaine Chambre médicale du 6 novembre. Elle réclame que la FMH et l’ISFM reconnaissent la crise pour ce qu’elle est et mobilisent les ressources nécessaires afin de ramener le délai d’attente à 90 jours au maximum.
Par ailleurs, la FMH est invitée à veiller à ce que l’ISFM améliore sa communication.
Un point particulièrement saillant concerne la taxe de 4'000 francs: l’ASMAC exige que tous ceux qui attendent plus de 90 jours pour obtenir leur titre en soient exonérés. La FMH devrait, le cas échéant, compenser le déficit financier de l’institut.
Enfin, la FMH est appelée à soutenir financièrement et dans leur développement professionnel les personnes pénalisées par ces retards, afin de «minimiser autant que possible les dommages subis».