L'Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM) a décidé, sur recommandation de la Chambre médicale, de réduire temporairement les frais d’obtention d’un titre de spécialiste.
Les médecins-assistants concernés se verront rembourser la moitié de ces frais, pour autant que la procédure d’obtention du titre ait duré plus de six mois, que le dossier soit complet et que le titre ait été délivré depuis le début de cette année. Le remboursement est automatique: aucune demande n’est nécessaire.
Valable jusqu’à fin 2026, cette mesure doit,
selon l’ISFM, être considérée comme «un geste clair à destination des médecins concernés». La durée de validité de cette offre spéciale laisse toutefois supposer que le problème risque de ne pas être résolu avant longtemps.
Gestion de crise sous une nouvelle direction
Sous sa nouvelle direction, l’ISFM a mis en place une
gestion de crise visant à réduire les longs délais de traitement. Parmi les mesures engagées figurent:
- la création d’une cellule de crise commune à l’ISFM et à la FMH;
- une implication renforcée de la commission des titres;
- l’augmentation des effectifs, appuyée par des collaborateurs de la FMH;
- un premier examen partiellement automatisé des dossiers grâce à des outils informatiques.
Parallèlement, l’ISFM et la FMH informent les cantons et les hôpitaux des solutions transitoires permettant aux médecins de prendre les postes prévus malgré le titre en suspens.
Des relations tendues entre les associations
Cette réduction des frais de dossier intervient dans un contexte de tensions croissantes entre l’Association Relève Médicale Suisse (ARMS) et l’Association suisse des médecins assistant·e·s et chef·fe·s de clinique (ASMAC).
Alors que l’ARMS affirme publiquement que cette baisse est une réaction directe à ses propres interventions, l’ASMAC renvoie aux demandes qu’elle a adressées à la Chambre médicale, lesquelles auraient également contribué à ce revirement désormais annoncé.
Le ton est récemment monté d’un cran: l’ARMS s’est exprimée sur LinkedIn, estimant que l’ASMAC «persistait à s’attribuer des mérites et à intervenir dans une affaire juridique qui ne la regarde pas».
Le fait que l’ISFM réduise temporairement de moitié les frais de dossier constitue une première concession, qui devrait être bien accueillie par de nombreuses personnes concernées. Mais il restera décisif de déterminer si les nombreuses mesures entreprises permettront réellement de résorber les retards.
Pour les médecins-assistants – et pour leurs futurs employeurs –, une chose compte, finalement, avant toute autre: que le titre soit à nouveau délivré dans un délai raisonnable.
➡️ L'ISFM a publié une FAQ actualisée sur les points encore en suspens.