C’est la deuxième
lettre ouverte de
l’ASMAC en l’espace d’un mois. Sous l’impulsion de ses sections genevoise (
AMIG) et vaudoise (
ASMAV), l’Association suisse des médecins assistants et chefs de clinique appelle la
présidente de la FMH, Yvonne Gilli, à prendre position sur «la défaillance prolongée de l’Institut suisse pour la formation médicale (ISFM), organe de la FMH».
Au cœur des tensions: les retards dans l’attribution des titres par l’ISFM. L’institut met désormais en garde contre des délais pouvant atteindre douze mois – et une amélioration semble lointaine. C’est le constat dressé à l’issue d’une rencontre, tenue lundi, entre les représentants de la FMH, de l’ISFM et de l’ASMAC. Selon cette dernière, la réunion s’est révélée particulièrement décevante: «Nous y attendions la preuve d’une faitière forte et à l’écoute, au travers de mesures rassurantes et de jalons concrets jusqu’à la résolution de la crise. Nous n’avons rien entendu de tel.»
«Une débandade sous leurs yeux»
L’Institut de formation postgraduée aurait admis qu’il est «encore loin de la mise en œuvre d’une réallocation cohérente de ses ressources internes».
En substance, l’AMIG, l’ASMAV et l’association faîtière ASMAC reprochent à la direction de la FMH de graves lacunes en matière de gouvernance: la société médicale ne semblerait pas se préoccuper de cette «débandade» se déroulant sous ses yeux – à moins qu’elle ne soit tout simplement pas en mesure de diriger son institution. «Nous sommes attristés de devoir utiliser des termes aussi radicaux mais n’avons pas obtenu la moindre raison de croire que la FMH était à la hauteur de la crise et que nous pouvions être rassurés d’une résolution prochaine.» Selon l’ASMAC, la présidence de la FMH n’aurait à ce jour présenté aucun plan d’action pour surmonter la crise au sein de l’ISFM.
«Nous avons ainsi l’impression que la présidence de la FMH n’a pas réellement pris conscience de la gravité de la situation et de la nécessité de traiter ce dossier prioritairement.» — Extrait de la lettre ouverte de l'AMIG, de l'ASMAV et de l'ASMAC.
Quelles sont donc leurs revendications? Pour les médecins assistants et chefs de clinique, la FMH devrait immédiatement prendre des «mesures d’urgence publiques et fortes» (la nature de ces mesures n’est pas précisée dans la lettre).
La présidente de la FMH, Yvonne Gilli, est appelée à recevoir une délégation de l’ASMAC la semaine prochaine «afin de pouvoir discuter et négocier dès à présent un plan de résolution de la crise mentionnant les mesures concrètes à prendre». Ce plan devrait ensuite être communiqué publiquement, «afin de rassurer les centaines de confrères actuellement en souffrance et perdant foi dans leur institution faîtière à chaque jour qui passe».
La lettre émet également un avertissement: «l’intervention des autorités de surveillance étatiques deviendra indispensable» si la situation ne s’améliore pas rapidement. En l’absence de signes montrant que la FMH est en mesure de gérer la crise, «nous ne voyons pas d'autre possibilité que de prendre d'autres mesures afin de dénoncer une possible inaptitude de la FMH et son institut fille, l’ISFM, à remplir le mandat public qui leur est donné par la Confédération en vertu de la LPMéd».
De nombreux médecins se sont également déjà organisés «pour entreprendre des démarches juridiques individuelles à l’encontre de l’ISFM et de la FMH», indique enfin la lettre de l'ASMAC.