Dès le départ, l’établissement a introduit des indicateurs hospitaliers dans ses services de médecine interne. Objectif: observer les taux de prescription de certaines interventions à faible valeur ajoutée, voire potentiellement préjudiciables pour les patients. Volonté: changer les mentalités et les pratiques, autrement dit, transformer la culture médicale.
Si l’Hôpital de la Tour s'est rallié à cette vision, c’est notamment sous l'impulsion d'Omar Kherad, médecin-chef en médecine interne et professeur de médecine. Ce dernier siège également à l’Assemblée des membres de Smarter Medicine en Suisse.
Il y a cinq ans, il déclarait dans les colonnes du
«Temps», que «ces indicateurs agiront tel un «effet radar» semblable au contrôle de la circulation, en incitant les médecins à inscrire les justes pratiques dans la durée.»
Né aux États-Unis, le concept de smarter medicine a été repris en Suisse en 2017, sous l’impulsion de l’Académie suisse des sciences médicales. L’approche met en avant la nécessité d’éviter les soins superflus – parfois invasifs – afin d’améliorer la qualité des traitements et, in fine, de réduire certains coûts. Parmi les exemples: la répétition d’examens lors du transfert d’un patient d’un hôpital à un autre, la surutilisation d’antibiotiques ou encore le recours excessif aux radiographies irradiantes.
- les transfusions sanguines ont diminué de 52%;
- l’utilisation de sondes urinaires a été réduite de moitié;
- les prescriptions de benzodiazépines ont reculé de 27%;
- la consommation d’antibiotiques se situe en dessous de la moyenne nationale, selon les données 2024 de l’ANRESIS;
- le recours aux examens radiologiques irradiants et aux prises de sang répétées est en baisse continue;
- la durée moyenne des traitements par inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) a elle aussi été réduite.
D’autres hôpitaux romands ont depuis rejoint ce mouvement, à l’image des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et du Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV).