Les fêtes de fin d'année ont tenu le personnel des services d'urgence en haleine. Cela remet sur le tapis un vieux débat: l'instauration d'une taxe de 50 francs pour les cas bénins.
Ce sujet n'est pas nouveau, puisque l'initiative en ce sens a été déposée il y a plus de sept ans au Parlement fédéral. L'ancien conseiller national des Verts libéraux, Thomas Weibel, avait proposé, par le biais d'une
initiative parlementaire, de créer un cadre légal imposant à tous les patients se rendant aux urgences d'un hôpital de payer une taxe sur place, par exemple de 50 francs. Les mineurs de moins de 16 ans ainsi que les patients adressés par un médecin ou nécessitant une hospitalisation ultérieure en seraient exemptés.
Le Parlement et ses commissions ont examiné cette question à plusieurs reprises. En septembre, le Conseil national a décidé de prolonger le délai d'examen jusqu'à la session d'automne 2026.
Concrètement, l'ASI propose:
- Une analyse approfondie des causes du recours fréquent aux urgences ou pour des cas bénins. Toute mesure devrait être basée sur cette analyse.
- L'étude de modèles de bonnes pratiques (best practices): par exemple, les hôpitaux qui gèrent, en complément de leurs services d'urgences, une polyclinique ou un cabinet de médecine générale pour orienter les cas bénins. L'ASI cite également le case management mis en place pour les patients réguliers (heavy users) aux urgences du CHUV.
- Un renforcement des soins de base, incluant le développement des soins à domicile, des consultations chez les médecins généralistes, des visites à domicile et des soins palliatifs, des services tels que les conseils aux parents et une disponibilité 24h/24 du personnel soignant diplômé dans les institutions de long séjour, ainsi que la création de centres de santé et de polycliniques répondant aux besoins de la population, avec une équipe multiprofessionnelle adaptée.