Reconnaissance des diplômes: H+ demande des mesures immédiates

Les médecins formés à l’étranger doivent parfois patienter jusqu’à six mois avant de pouvoir exercer en Suisse. L’association des hôpitaux H+ appelle à accélérer d’urgence les procédures de reconnaissance.

, 14 août 2025 à 09:51
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«Nous avons besoin de procédures simples et fiables afin de pouvoir engager du personnel qualifié aussi rapidement que possible», déclare la directrice de H+, Anne-Geneviève Bütikofer | Image: DR
Il y a une semaine, l’Association des hôpitaux zurichois exprimait déjà clairement son inquiétude sur LinkedIn: l’ambulantisation est retardée – et désormais, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) retarde aussi massivement la reconnaissance des diplômes de médecins étrangers. «L’OFSP contribue ainsi activement à la pénurie de personnel qualifié», pouvait-on y lire.
Aujourd’hui, l’association H+ tire à son tour la sonnette d’alarme dans un communiqué de presse: «La procédure de reconnaissance des diplômes étrangers par la Commission des professions médicales (MEBEKO) est extrêmement lente et menace la fourniture des soins en Suisse. H+ exige que les services compétents au sein de l’OFSP et de la MEBEKO prennent sans attendre des mesures efficaces afin d’accélérer la cadence.»
Selon H+, les procédures de la MEBEKO sont désormais si longues qu’elles mettent en péril la sécurité de l’approvisionnement en soins.

Plusieurs mois d'attente

Les médecins étrangers doivent actuellement patienter jusqu’à six mois pour obtenir leur autorisation de pratiquer. L’OFSP attribue ces retards à des pénuries de personnel et à des problèmes de numérisation. H+ demande que des mesures concrètes soient prises immédiatement, faute de quoi «des pénuries de personnel, des entrées en fonction retardées et un allongement des temps d’attente pour les patientes et les patients» risqueraient de se produire, peut-on lire dans le communiqué.

Des effets tangibles

Les conséquences se font sentir depuis longtemps dans la pratique. Comme le rapporte «Blick.ch», l’Hôpital de Bülach a dû chercher un médecin-chef en orthopédie à l’étranger, faute d’en trouver en Suisse. Il a finalement recruté un spécialiste expérimenté en Bavière, dans un hôpital réputé. Mais depuis plus de six mois, celui-ci attend toujours les autorisations nécessaires.
Les cabinets de groupe sont également concernés. Comme le rapporte «SRF Espresso», le manque de médecins chez Medbase et Sanacare conduit parfois à refuser de nouveaux patients. «Les cabinets de groupe déplorent également le goulot d’étranglement au niveau de la reconnaissance des diplômes», indiquait Medbase à la «SRF».

Des demandes précises à l'OFSP et à la MEBEKO

La directrice de H+, Anne-Geneviève Bütikofer, qualifie la situation d’«inacceptable»: «Qu’il ne soit pas possible de remplacer les collaborateurs qui partent à la retraite en raison de retards bureaucratiques n’est pas acceptable.»
Selon elle, la bureaucratie galopante dans le secteur de la santé ne doit pas se faire au détriment des patientes et des patients. «Nous avons besoin de procédures simples et fiables afin de pouvoir engager du personnel qualifié aussi rapidement que possible.»
Sur cette base, H+ adresse des demandes claires au DFI, à l’OFSP et à la MEBEKO:
  • Clôturer les procédures de reconnaissance dans un délai maximum de 2 à 3 mois pour les dossiers complets.
  • Prévoir un traitement immédiat des cas critiques avec des autorisations «d’urgence» délivrées par les cantons ou la Conférence des directrices et directeurs cantonaux de la santé (CDS).
  • S’attaquer aux causes des longs délais, telles que le manque de ressources, la réglementation excessive et les demandes incomplètes.
  • Assurer un retour rapide à une procédure fonctionnant durablement et répondant aux besoins des employeurs, des demandeurs et des autorités.
La majorité des médecins étrangers viennent d'Allemagne
L'année dernière, plus de 42'000 médecins exerçaient en Suisse. Selon une statistique de l'association professionnelle FMH, 41% d'entre eux ont fait leurs études de médecine à l'étranger – dont près de la moitié en Allemagne.

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