Les médecins exercant en Europe seraient soumis à une pression plus forte que leurs homologues américains et se disent également moins satisfaits. Pourtant, qu’ils se trouvent d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, la surcharge de travail, l’épuisement et le turn-over du personnel médical et soignant constituent un réel défi pour les hôpitaux.
Pourtant, des solutions concrètes permettraient d’améliorer la situation.
C’est ce qu’affirme une étude internationale menée par la School of Nursing de l’Université de Pennsylvanie. Au total, 1’150 médecins de six pays européens (Belgique, Grande-Bretagne, Allemagne, Irlande, Suède et Norvège), 5’300 médecins américains et plus de 15’000 infirmières ont été interrogés.
En Europe, près d’un tiers (29,9%) des médecins ont déclaré vouloir quitter leur employeur dans l’année. La Norvège et la Suède affichant les meilleurs résultats. Aux États-Unis, ils étaient près d’un quart (23,8%). L’insatisfaction professionnelle a été exprimée par 28,5% des médecins hospitaliers européens, contre 15,6% de leurs homologues américains.
L’analyse des données a permis d’identifier plusieurs facteurs hospitaliers susceptibles de renforcer la satisfaction et l’attachement des médecins et du personnel soignant:
- un effectif suffisant («nurse staffing adequacy»);
- un environnement de soutien («clinical care environment»), incluant la direction, une philosophie de soins claire et une administration flexible;
- un travail d’équipe interdisciplinaire efficace entre les soins infirmiers et la médecine.
Lorsque ces trois dimensions s’amélioraient, les médecins étaient nettement moins souvent épuisés ou insatisfaits. Ils envisageaient aussi moins fréquemment de changer d’employeur et étaient plus enclins à recommander leur hôpital comme lieu de travail.
Un chiffre à retenir: en Europe, une amélioration de 10% de la capacité d’encadrement dans les soins s’est accompagnée d’une diminution d’environ 20% de la probabilité que les employés souhaitent quitter l’hôpital (odds ratio: 0,80).