Le Conseil fédéral impose de nouvelles règles aux caisses maladie: celles-ci ne pourront désormais plus facturer que la quote-part pour les vaccins remboursés, excluant la franchise. Objectif affiché: encourager la population à se faire vacciner en réduisant les obstacles financiers.
Les assureurs, eux, accueillent la mesure avec une réserve mesurée. «En règle générale, les incitations financières peuvent influencer les comportements. Toutefois, l’attitude personnelle reste un facteur déterminant dans la décision de se faire vacciner», explique Adrian Kay, porte-parole de Prioswiss, l’association des caisses maladie, dans un entretien accordé à Medinside.
Un «effet d'aubaine» redouté
Pour être réellement efficace, la mesure devrait conduire un nombre significativement plus élevé de personnes à se faire vacciner grâce à la suppression de la franchise. Cela permettrait d’éviter davantage de maladies, et donc de réduire les coûts globaux à long terme.
Mais un scénario moins favorable est aussi envisageable: celui d’un «effet d’aubaine». Dans ce cas, seules quelques personnes supplémentaires opteraient pour la vaccination, tandis que celles déjà vaccinées verraient simplement leurs coûts diminuer. Résultat: une charge financière accrue pour les payeurs de primes, sans bénéfice tangible pour la santé publique.
Prioswiss appelle à une évaluation rigoureuse de la mesure. L’association demande la mise en place d’une étude d’impact afin de mesurer l’évolution du taux de vaccination et de déterminer dans quelle mesure l’exemption de franchise influence les comportements.