Menée sur mandat de la FMH, l’enquête annuelle auprès des médecins hospitaliers en soins aigus met en lumière plusieurs faits marquants: moins d’un cinquième d’entre eux indiquent qu’il existe, dans leur hôpital, une stratégie claire pour relever le défi de l’ambulantisation croissante. En revanche, une large part des répondants affirme qu’une telle stratégie n’existe que partiellement ou qu’ils n’en sont pas informés.
Pour la FMH, ce résultat est quelque peu surprenant. La Fédération estime en effet qu’une ambulantisation correctement mise en œuvre pourrait contribuer de manière significative à atténuer la pénurie de personnel qualifié.
Votre hôpital a-t-il une stratégie pour répondre à l’augmentation de l’ambulatoire? En % de médecins soins somatiques aigus/psychiatrie/réadaptation
Il apparaît également qu’il reste beaucoup à faire pour mettre en œuvre l’ambulatoire de bout en bout. Interrogés sur les mesures concrètes prises par leur hôpital pour promouvoir l’ambulatoire, seuls 40% des répondants déclarent que les processus ambulatoires sont encouragés. Par ailleurs, seuls 22% mentionnent la mise en place de centres ambulatoires.
En outre, des mesures plus ambitieuses – telles que des adaptations globales de l’infrastructure, la réduction des capacités stationnaires ou l’introduction de modèles d’«hospitalisation à domicile» – sont, jusqu’à présent, rarement observées.
«Pas de réflexion cohérente»
«Cette retenue stratégique pourrait indiquer que les hôpitaux ont pris conscience de la pression politique et des incitatifs financiers, mais qu’ils n’ont pas encore développé de concepts permettant d’intégrer durablement ces changements structurels dans leur organisation», avancent les auteurs de l’étude. Ils constatent que l’ambulatoire reste souvent cantonné au niveau opérationnel, sans être pensé de manière cohérente aux niveaux stratégique, organisationnel et infrastructurel.
- L’enquête: sur mandat de la FMH, Gfs Berne réalise depuis 2011 une enquête représentative auprès des médecins hospitaliers travaillant dans les domaines du somatique aigu, de la réadaptation, de la psychiatrie, ainsi qu’auprès des médecins exerçant en cabinet ambulatoire. Pour l’enquête 2025, 1'532 médecins ont été interrogés, dont plus d’un millier issus des hôpitaux de soins aigus.