La situation de déficit chronique ne menace pas seulement la stabilité économique des hôpitaux, mais freine également les efforts pour développer l'ambulatoire – un objectif politique –,
commente l'association des hôpitaux H+.
«Le virage de l’ambulatoire est judicieux. Les hôpitaux et les cliniques sont prêts à suivre cette voie. Mais des tarifs trop bas freinent le changement et placent les hôpitaux dans une situation financière de plus en plus délicate», avertit Anne-Geneviève Bütikofer, directrice de H+. L'association des hôpitaux appelle donc à des corrections tarifaires immédiates.
Dilemme tarifaire
Si l'on en suit l'argumentation, les tarifs des traitements ambulatoires sont fixés depuis des années à un niveau trop bas, de sorte que les hôpitaux ne peuvent pas couvrir leurs coûts réels. «Les hôpitaux sont à la limite. Si aucune solution n’est apportée, les soins de santé à la population menacent de se détériorer et de nouvelles procédures juridiques onéreuses risquent de survenir», déclare Bütikofer.
Pour les hôpitaux, cela signifie qu'ils ne peuvent plus réaliser les bénéfices nécessaires pour moderniser leur infrastructure à long terme ou créer des conditions de travail attrayantes pour le personnel de santé.
«Au lieu de se concentrer sur les soins médicaux, les hôpitaux doivent se battre pour leur survie financière», poursuit Anne-Geneviève Bütikofer.
Litiges
Le sous-financement persistant aurait également contribué à impliquer plus de la moitié des hôpitaux dans des conflits tarifaires prolongés avec les assureurs maladie.
L'association des hôpitaux H+ appelle maintenant la Confédération, les cantons et les assureurs maladie à combler rapidement les lacunes tarifaires, afin d'assurer la stabilité financière des hôpitaux. Outre des ajustements immédiats, il est également essentiel, selon elle, que le nouveau système tarifaire ambulatoire, qui remplacera le Tarmed obsolète à partir de 2026, reflète lui aussi les coûts réels.
«Si les tarifs ambulatoires ne sont pas adaptés, le sous-financement se poursuivra même sous le régime du nouveau système tarifaire et freinera le transfert vers l’ambulatoire, qui est souhaité et judicieux», conclut Bütikofer.