Le service de comparaison «Comparis» élabore chaque mois, en collaboration avec le centre KOF de l'EPF, la valeur de «l'inflation perçue». L'accent est mis sur le renchérissement des biens de consommation courante, tels que les denrées alimentaires, les médicaments ou les vêtements. En revanche, l'évolution des prix a été ajustée en excluant les loyers et d'autres biens durables.
À titre de comparaison, l'indice national des prix à la consommation était en janvier supérieur de 0,4% à celui de l'année précédente. Par rapport à 2021, l'inflation officielle était de 6,8%.
Dans son rapport de janvier, Comparis met l'accent sur un aspect particulier: les prix des soins de santé. En effet, à la différence d'autres produits, la tendance est ici à la baisse. «La chute des prix des biens et services de santé a eu un effet modérateur sur l’inflation au cours des quatre dernières années», explique Dirk Renkert, expert financier chez Comparis. «Sans elle, l'inflation aurait été plus élevée.»
Concrètement, les prix des soins de santé ont baissé de 1,9% depuis janvier 2021. Comparis a constaté une nette baisse des prix du matériel médical (–17,7%), des analyses de laboratoire (–9,9%), des médicaments (–9,4%) ainsi que des lunettes et lentilles de contact (–2,2%).
Les prix des prestations médicales (+0,4%), des prestations hospitalières stationnaires (+1,5%) et des prestations dentaires (+3,9%) sont également restés nettement en dessous de l'inflation générale. En revanche, les prix des appareils auditifs et d'autres dispositifs médicaux ont augmenté de manière significative (+8,5%).
Ces résultats ne sont pas tout à fait surprenants: on sait que les contrôles de l'OFSP poussent régulièrement les prix des médicaments à la baisse. De même, la pression sur les tarifs des laboratoires est un thème récurrent, tout comme celle exercée sur les prestations ambulatoires et hospitalières.
Mi-février, le think tank Avenir Suisse s'est penché sur le constat, à première vue surprenant, de la
baisse des prix dans le secteur de la santé depuis dix ans. Il est apparu clairement que si les primes augmentent, c'est parce que l'on consomme toujours plus de biens de santé, et non parce qu'ils deviennent plus chers.
Selon Dirk Renkert, expert de Comparis, «le montant des primes ne dépend pas seulement des prix, mais aussi de manière déterminante des quantités demandées».