Les médecins assistants exerçant en Suisse font partie, à l’échelle européenne, de ceux qui bénéficient d’un temps de repos relativement élevé, avec huit à neuf jours par mois. Pourtant, leur niveau de satisfaction concernant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée reste nettement inférieur à la moyenne européenne. C’est ce que révèle l’
étude REST-JD de l’European Junior Doctors Association (EJD), à laquelle l’Asmac a également participé.
En moyenne sur l’ensemble du continent, les jeunes médecins travaillent 57 heures par semaine, soit 17 heures de plus que leur charge de travail contractuelle et près de neuf heures de plus que la limite européenne de 48 heures.
Deux tiers d’entre eux dépassent les heures de travail autorisées par la loi, et près d’un tiers travaillent même plus de 70 heures par semaine.
En Suisse, les médecins assistants travaillent en moyenne 55 heures par semaine.
À l’échelle européenne, 88% des médecins assistants effectuent des heures supplémentaires, dont 69% ne sont pas rémunérées. Les gardes de nuit et les gardes prolongées font partie du quotidien professionnel pour beaucoup d’entre eux: 73% effectuent des services de nuit, 62% des gardes de 24 heures et 70% des gardes de plus de 13 heures.
La Suisse en comparaison
La Suisse se situe dans la moyenne européenne en ce qui concerne les horaires de travail. En revanche, le niveau élevé d’insatisfaction quant à l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée est frappant. Plus de la moitié des personnes interrogées déclarent ne pas pouvoir prendre les quatre semaines de congé prévues par la loi.
La charge de travail est la plus élevée dans les spécialités chirurgicales.
L’étude recommande des mesures à plusieurs niveaux – européen, national et institutionnel – notamment la surveillance des horaires de travail, l’introduction de plans de travail en équipe fixes, la garantie de temps de repos suffisants et la promotion de la santé mentale des jeunes médecins.
- Au total, 6’165 jeunes médecins issus de 26 pays européens ont participé à l’enquête, et les données de 5’831 personnes provenant de 19 pays ont été analysées. L’âge moyen des participants était de 29 ans.
- Le groupe était majoritairement composé de femmes (61%), contre 38% d’hommes et 1% de personnes non binaires ou autres.
- Par ailleurs, 80% des personnes interrogées se trouvaient dans les quatre premières années de leur formation de médecin spécialiste.
- Près de la moitié des participants (49%) travaillaient dans des spécialités cliniques, 29% dans des spécialités chirurgicales et 13% dans les soins de base.