Après avoir annoncé en mai un
résultat net positif de 4,6 millions de francs, le
Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) publie son
rapport de gestion 2024, qui confirme une marge d’exploitation proche de zéro et souligne la pression croissante sur les urgences et les lits hospitaliers.
Selon son nouveau rapport annuel, le CHUV affiche en 2024 un résultat bénéficiaire atteignant 4'607’711 francs après un déficit de 3,4 millions en 2023. L’établissement avait pourtant anticipé un déficit d’exploitation de 20 millions pour l'année 2024.
Ce redressement est notamment attribué au Plan Impulsion, dont les mesures internes ont amélioré le résultat d’exploitation de 10,8 millions.
Les revenus d’exploitation progressent également de 106,2 millions de francs (+6,4 %), principalement grâce à la hausse des revenus cliniques (+73,5 millions), stimulée par l’augmentation de l’activité et la révision des tarifs d’hospitalisation, ainsi qu’à des subventions en hausse.
Afflux record aux urgences et défis persistants
Autre fait marquant: le nombre de passages aux urgences a bondi de 24,4% entre 2023 et 2024, principalement en raison du transfert d'activité d'Unisanté vers le CHUV. À noter toutefois: seuls 29,3% des patients ont été hospitalisés après leur passage.
Parallèlement, si le nombre de lits exploités est resté stable, leur taux d’occupation s'est révélé problématique. Le Département de médecine a ainsi dû maintenir des capacités supplémentaires tout au long de l’année, une mesure habituellement réservée aux pics hivernaux.
En outre, le nombre de lits occupés par des personnes en attente de placement en EMS diminue (49 à 36 lits), mais les délais restent relativement longs (16 jours en moyenne). L'institution constate également une légère hausse (+1,6%) du nombre de lits occupés par des patients en attente d’une place en centre de réadaptation.
En psychiatrie, la situation demeure particulièrement critique: 12,2% des lits sont occupés par des patients en attente d’une structure adaptée, pour un délai moyen de 44 jours.
Parité dans le corps médical: bilan toujours contrasté
Enfin, si les femmes représentent 52,3% des effectifs médicaux en équivalent plein temps (EPT), elles restent largement moins présentes aux postes à responsabilité: parmi les médecins chefs et cheffes de département, elles ne sont que 2 EPT contre 7,70 pour les hommes. La tendance se confirme pour les chefs de service (8,23 contre 39,37 EPT) et pour l’ensemble des médecins chefs et cheffes (19,87 contre 64,14 EPT).
Ces chiffres illustrent des défis depuis longtemps évoqués au sein du corps médical, tant en Suisse q'au-delà des frontières helvétiques: plafond de verre, difficultés à concilier maternité et carrière, ou encore influence persistante de la culture professionnelle.