Le Tribunal cantonal du Valais a condamné un médecin généraliste pour lésions corporelles graves, rapporte l’agence de presse Keystone-ATS. Le praticien n’avait pas diagnostiqué une rupture d’anévrisme chez l’une de ses patientes.
Les faits remontent à 2017. Âgée d’une trentaine d’années, la patiente souffrait de violentes douleurs à la tête et au cou. Elle s’était d’abord rendue chez un médecin à Sion, qui lui avait prescrit des analgésiques. Le traitement s’étant révélé inefficace, elle consulta, trois jours plus tard, son médecin de famille, un praticien septuagénaire. Selon ce dernier, les douleurs provenaient d’un choc à la tête survenu lorsque la jeune femme s’était cognée contre une porte.
Il renonça à prescrire une IRM en raison de la phobie de sa patiente et ordonna à la place un scanner, réalisé par un radiologue, qui ne révéla aucune anomalie inquiétante. Le radiologue a d’ailleurs été acquitté par le Tribunal cantonal.
Quelques jours plus tard, la patiente subit une deuxième rupture d’anévrisme, bien plus grave. Elle fut héliportée d’urgence à l’Hôpital universitaire de Genève, où les médecins diagnostiquèrent une hémorragie cérébrale entraînant de lourdes séquelles. Aujourd’hui encore, elle souffre de graves handicaps moteurs et cognitifs.
Le Tribunal de district de Sierre a condamné le généraliste à une peine de 45 jours-amende avec sursis. À la suite de son appel, le Tribunal cantonal a relevé le montant du jour-amende de 55 à 230 francs. Le praticien devra en outre s’acquitter d’une amende de 1’500 francs et verser 185’000 francs de dommages et intérêts à la victime et à sa famille pour la souffrance subie. Le médecin de famille a annoncé son intention de porter l’affaire devant le Tribunal fédéral.