La Confédération veut intensifier la lutte contre la résistance aux antibiotiques et soutenir de manière plus ciblée les hôpitaux suisses dans la mise en place de programmes dédiés. En effet, jusqu’à présent, seule la moitié des établissements hospitaliers disposent d’un
programme de gestion des antibiotiques. L’Hôpital universitaire de Bâle (USB), engagé dans cette démarche depuis de nombreuses années, fait figure de pionnier.
«La Suisse a certes déjà réalisé des progrès ces dernières années dans la lutte contre la résistance aux antibiotiques, mais il faut poursuivre les efforts – comme le fait par exemple l’Hôpital universitaire de Bâle», a souligné Anne Lévy, directrice de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), lors d’une
visite à l’USB. Cette rencontre visait notamment à préparer la Semaine mondiale de sensibilisation à la résistance aux antibiotiques, qui se tiendra du 18 au 24 novembre.
L’OFSP mise ainsi sur des mesures de gestion ciblées: la surveillance systématique de l’utilisation des antibiotiques et de l’évolution des résistances, l’élaboration de directives de prescription ainsi que des formations régulières pour le personnel. «Les équipes spécialisées surveillent l’utilisation des antibiotiques, élaborent des directives de prescription et des systèmes de retour d’information, et proposent des formations continues», explique Sarah Tschudin Sutter, médecin-cheffe du Service de prévention et de contrôle des infections à l’USB.
Plan d'action One Health
Dans le cadre du plan d’action «One Health StAR 2024–2027» et de la révision en cours de la loi sur les épidémies, il est prévu de renforcer les bases juridiques de la prévention et de la lutte contre les résistances. La médecine vétérinaire et l’agriculture seront également impliquées, souligne Anne Lévy.
Outre les mesures structurelles, une attention particulière est accordée à la sensibilisation du public: les antibiotiques ne doivent pas être utilisés inutilement, mais uniquement au moment opportun et à la dose adéquate. Les médicaments restants doivent être rapportés à la pharmacie, et non jetés à la poubelle.
«Nous observons depuis quelques années une augmentation des germes multirésistants», indique Nina Khanna, médecin-cheffe du Service d’infectiologie de l’USB. Selon elle, un enregistrement précis des données hospitalières est essentiel pour choisir l’antibiotique le plus adapté aux patientes et patients. Dans certains cas particuliers, l’hôpital peut combiner plusieurs antibiotiques ou utiliser des médicaments encore non autorisés afin de traiter avec succès des infections potentiellement mortelles.