Comment endiguer la croissance des coûts de la psychothérapie? En exigeant, par exemple, une garantie de prise en charge par l’assurance maladie après 15 séances.
C’est en tout cas l’avis du conseiller national du Centre Benjamin Roduit, dont la
motion sur le sujet doit être examinée par le Conseil national au cours de la semaine prochaine.
Aujourd’hui déjà, la durée d’une psychothérapie pratiquée par un psychologue est limitée afin de restreindre les augmentations injustifiées de volume et de coûts. Le médecin prescripteur doit décider d’une nouvelle prescription après 15 séances. Cependant, une garantie de prise en charge des coûts par les assureurs maladie n’est nécessaire qu’après 30 séances.
Effort supplémentaire
Il n’est pas certain qu’une obligation de fournir une garantie plus tôt – après seulement 15 séances – permette de contrôler efficacement les coûts. Mais il est incontestable qu’elle entraînerait une charge administrative supplémentaire pour les prestataires et les assureurs maladie. C’est l’une des raisons pour lesquelles le Conseil fédéral recommande de rejeter la motion.
Les assureurs maladie, qui ne manquent généralement pas une occasion de freiner la croissance des coûts, s’opposent également à cette initiative, craignant des frais administratifs supplémentaires inutiles.
Nécessité d'agir
Pourtant, selon l’association des caisses maladie Prio.Swiss, il est temps d'agir. Le deuxième rapport de monitorage, publié en juillet 2025 et commandé par l’Office fédéral de la santé publique, le montre: les surcoûts annuels marqués s’expliquent notamment par un transfert des prestations psychothérapeutiques de l’assurance complémentaire vers l’assurance de base – ainsi que par les tarifs nettement plus élevés de la LAMal.
Du point de vue de Prio.Swiss, une adaptation des tarifs de travail provisoires par les cantons est attendue depuis longtemps, sur la base de données de coûts actuelles.
L'affaire des partenaires sociaux
Dans sa dernière lettre de session, l’association indique: «En outre, nous considérons qu’il est de notre devoir, ainsi que de celui de nos partenaires tarifaires, de fixer, lors des négociations, des tarifs et des prix économiquement pertinents.»
Depuis juillet 2022, un nouveau modèle de prescription s’applique à la psychothérapie pratiquée par des psychologues. Depuis lors, les coûts à la charge de l’assurance de base obligatoire (AOS) ont augmenté de manière supérieure à la moyenne.
+ 35%
Selon le rapport de monitorage publié en juillet 2025, les coûts de la psychothérapie pratiquée par un psychologue ont augmenté de 96 millions de francs – soit 35% – au premier semestre 2023 par rapport aux coûts de la psychothérapie déléguée pour la même période en 2022.
Cette augmentation ne s’expliquerait pas uniquement par la croissance des volumes: un tarif officiel plus élevé par unité de temps est également appliqué en psychothérapie pratiquée par un psychologue. Ce tarif est en moyenne 16% plus élevé en Suisse que l’ancien tarif pour la psychothérapie déléguée.