En 2024, le canton de Vaud a connu une augmentation notable de la demande en soins, en particulier en soins à domicile, une tendance largement imputable au vieillissement de la population.
L’Association vaudoise d’aide et de soins à domicile (AVASAD), chargée par l’État de Vaud de mettre en œuvre la politique en la matière, a enregistré une hausse de 5,5% du volume de prestations délivrées, ainsi qu’une augmentation de 5,2% du nombre de personnes prises en charge, passant d’environ 38'000 en 2023 à plus de 40'000 en 2024.
Besoins croissants en soins spécialisés à domicile
Pour répondre à cette demande croissante, l’AVASAD s’appuie sur un réseau de 50 centres médico-sociaux (CMS) répartis sur l’ensemble du territoire cantonal. Sa mission reste inchangée: «aider les personnes dépendantes, atteintes dans leur santé ou handicapées à rester dans leur lieu de vie».
Selon l’association, les enjeux sont clairs: «la réduction de la durée des séjours hospitaliers et l’engorgement des établissements de santé, tels que les hôpitaux et les EMS, entraînent une demande accrue de prestations spécialisées à domicile, à laquelle s’ajoutent le vieillissement démographique et un désir croissant de rester chez soi», peut-on lire dans le
rapport annuel.
Focus sur la formation
Comme de nombreuses institutions actives dans le domaine des soins, l’AVASAD est confrontée à des défis en matière de recrutement et de fidélisation du personnel. Pour y répondre, elle a renforcé en 2024 ses dispositifs de stage et d’apprentissage afin de susciter des vocations chez les jeunes professionnels. Ainsi, entre 2023 et 2024, 433 stagiaires et 77 apprentis ont été accueillis, contre 276 et 68 respectivement entre 2022 et 2023.
Les effectifs ont également légèrement progressé, atteignant 3'440 équivalents plein temps (EPT) en 2024, contre 3'339 l’année précédente. Parmi ces collaborateurs, 90% travaillent à temps partiel et 10% à plein temps.
Finances équilibrées
Sur le plan financier, l’équilibre budgétaire de l’AVASAD repose en partie sur l’augmentation de la facturation aux assurances et aux bénéficiaires. Celle-ci a progressé de 8,9 millions de francs, une évolution que l’institution juge proportionnelle à celle des prestations fournies. En parallèle, une «démarche d’économies et d’efficience menée dans l’ensemble du dispositif» a permis de contenir les charges. Cette stratégie a notamment permis d’absorber, sans financement additionnel, une partie des coûts liés à l’augmentation de l’activité ainsi qu’à l’inflation.
Les subventions cantonales ont également connu une progression, en hausse de 25,3 millions de francs (+8,7%), portant l’augmentation globale des ressources à 5,8% en tenant compte de la croissance des prestations.
L’AVASAD conclut cependant son rapport sur une note prudente: «Ce résultat positif doit être mis en perspective avec les risques que le dispositif devra affronter à court et moyen terme, tels que l’évolution de l’activité, la modernisation du système informatique ou encore l’absence de financement pour l’indexation et l’inflation.»