Les hôpitaux qui orientent activement leurs patients vers des groupes d'entraide favorisent de manière mesurable leur rétablissement. C’est ce que met en évidence la Fondation Entraide Suisse, accompagnée scientifiquement par la Haute école de Lucerne (HSLU), dans un
projet de recherche. À ce jour, environ 68 hôpitaux en Suisse portent le label «favorable à l’entraide».
Le projet «Compétence en matière de santé grâce à des hôpitaux favorables à l’entraide» vise à ancrer davantage l’entraide dans le système de santé. Les médecins et le personnel soignant sont invités à informer les patients, de manière ciblée, sur les groupes adaptés à leur situation. L’initiative est soutenue par Promotion Santé Suisse.
Valeur ajoutée
Selon Suzanne Lischer, professeure à la HSLU, les patients comme les professionnels de santé bénéficient de cette approche. Les groupes d’entraide obtiennent un aperçu des processus cliniques, tandis que les médecins comprennent mieux la perspective des patients. Résultat: moins de malentendus et une amélioration de la qualité des soins.
Impact financier: une question encore ouverte
Il n’est pas encore possible de dire si cette collaboration permettra de réduire les coûts de santé. Ce qui est certain, en revanche, c’est qu’elle contribue à améliorer le bien-être, à renforcer les compétences en matière de santé et à favoriser la participation sociale. «Malgré une reconnaissance croissante, la collaboration avec les hôpitaux peut encore être largement développée», souligne Lukas Zemp, directeur d’Entraide Suisse.
On recense environ 2'700 groupes d’entraide dans le pays. Ces groupes offrent aux personnes concernées un espace d’échange, renforcent la confiance et lèvent les tabous autour de sujets sensibles. Ils constituent un complément précieux au traitement médical – sans s’y substituer.
Au sujet du projet «Compétence en matière de santé grâce à des hôpitaux favorables à l'entraide»
- Depuis 2021, Entraide Suisse développe des coopérations régionales avec des hôpitaux, des centres de santé et des groupes d’entraide. L’objectif: renforcer l’entraide en tant que complément au traitement médical.
- En avril 2025, 68 hôpitaux dans 20 cantons avaient déjà mis en place de telles coopérations, l’objectif étant d’en atteindre au moins 80. Les expériences acquises et les structures développées sont intégrées dans le modèle «Favorable à l’entraide à l’hôpital / dans l’institution de santé», qui remplace désormais la structure de projet initiale.
- La Commission fédérale de la qualité (CQQ) soutient financièrement cette phase de transformation. De plus, depuis 2025, l’association des hôpitaux H+ reconnaît officiellement l’entraide comme une mesure d’amélioration de la qualité dans le cadre du contrat national de qualité selon l’art. 58a LAMal.