Les médicaments et vaccins doivent être maintenus à une température stable tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Les solutions actuelles, comme les capteurs au silicium, sont coûteuses et peu durables sur le plan écologique.
Une nouvelle étiquette à capteur présentée dans la revue
«Nature Communications» pourrait désormais offrir une solution: ce petit autocollant est non seulement exempt de silicium, mais aussi entièrement biodégradable.
Elle a été développée par des chercheurs du Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa), de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et du Centre suisse d’innovation technologique (CSEM).
Détecter les variations de température
L’étiquette «intelligente» mesure la température et l’humidité relative grâce à des pistes imprimées avec des matériaux conducteurs, qui forment des circuits électriques composés d’éléments ohmiques et capacitifs. Si un certain seuil de température est dépassé, un petit élément de la piste conductrice fond et interrompt le circuit de manière permanente. L’autocollant se «souvient» ainsi du dépassement.
«Si nous parlons, par exemple, de vaccins, cela pourrait signifier que la livraison ne doit plus être utilisée ou que la date de péremption n’est plus valable», explique dans un
communiqué Gustav Nyström, responsable de l’étude et chercheur au laboratoire Cellulose and Wood Materials de l’Empa.
Avantages pour le transport de médicaments
Cette approche aiderait à détecter plus tôt les marchandises endommagées, avant même qu’elles ne soient réexpédiées. Si la livraison a été altérée en raison d’une exposition excessive à la chaleur, elle pourrait être redirigée vers un lieu d’utilisation plus proche. «En fonction des matériaux que nous utilisons, nous pouvons également fixer un autre seuil de température», ajoute Nyström. On peut, par exemple, imaginer des étiquettes pour les produits surgelés.
L’autocollant est entièrement biodégradable. Pour le substrat, les chercheurs de l’Empa ont développé un matériau composé d’un biopolymère et de fibres de cellulose. Pour imprimer les pistes conductrices, les chercheurs de l’Empa et de l’EPFL ont utilisé une encre spécialement mise au point à cet effet et contenant du zinc, un métal biorésorbable. À l’avenir, l’étiquette devrait pouvoir être compostée à destination ou recyclée en carton.