Le service d'oncologie de l'Hôpital fribourgeois (HFR) peut désormais administrer de nouveaux médicaments à certains patients, avant même leur mise sur le marché suisse. Une certification lui a été délivrée par l'association Swiss Cancer Institute afin de pouvoir réaliser des études de phase I. Ces essais cliniques ont lieu environ cinq à dix ans avant l'autorisation officielle de mise sur le marché.
Les exigences pour qu'un service puisse mener de telles études sont strictes:
- Il doit notamment démontrer qu'il dispose de l'expertise technique nécessaire. Celle-ci doit être interdisciplinaire. «Un seul médecin ne suffit plus aujourd'hui», explique Alessandra Curioni-Fontecedro, professeure et médecin-cheffe en oncologie, dans un communiqué de l'hôpital.
- Les performances du laboratoire et de la base de données de recherche sont également examinées.
- Les normes éthiques et juridiques doivent être respectées.
Les patients atteints de cancer continuent de recevoir un traitement oncologique selon les modalités habituelles et sur l'ensemble des sites de l'HFR. Ils pourront, s'ils le souhaitent et s'ils sont aptes, participer à un essai clinique. Les médicaments n'étant pas encore sur le marché, aucun coût supplémentaire ne sera engagé.
Traitement dans la langue maternelle
L'HFR souligne que l'équipe d'oncologie parle le français, l'allemand, l'italien, mais aussi l'anglais, le portugais, l'espagnol, l'arabe et l'hébreu. «Souffrir d’un cancer n’est jamais quelque chose d’anodin. Dans ce contexte, pouvoir s’exprimer dans sa langue maternelle peut représenter un grand soulagement pour les patient·e·s», écrit l'HFR.
Critères médicaux pour la sélection
Les patients qui entrent en ligne de compte pour participer à une étude de phase I sont sélectionnés selon des critères médicaux clairement définis. Le traitement fait l'objet d'une surveillance particulièrement étroite afin que les risques, tels que les effets secondaires importants, soient immédiatement identifiés. Les participants peuvent interrompre le traitement à tout moment.
Alessandra Curioni-Fontecedro s'attend à de nouveaux progrès dans le traitement du cancer dans un avenir proche. Environ la moitié de tous les nouveaux médicaments en cours d'examen pour une autorisation de mise sur le marché sont des thérapies contre le cancer.