Le Conseil fédéral prévoit d’obliger les fabricants de produits pharmaceutiques à apposer divers signes d’identification sur leurs emballages, tels qu’un code QR indiquant la forme galénique, le numéro de lot et la date de péremption. Si cette mesure vise avant tout à lutter contre la contrefaçon, elle suscite toutefois une
résistance considérable de la part des entreprises pharmaceutiques.
Ne pourrait-on pas associer cette initiative à une autre réflexion actuellement menée au sein de l’Union européenne?
Au niveau européen, la suppression éventuelle de la notice papier des médicaments est en discussion. Celle-ci serait remplacée par un code QR figurant sur l’emballage et donnant accès aux informations en ligne. La Commission européenne a d’ailleurs lancé une consultation, invitant les professionnels de santé à exprimer leur avis.
Les arguments en faveur de la version électronique dépassent la simple durabilité et la réduction des coûts de production: contrairement au papier, le code QR peut renvoyer à des contenus complémentaires et continuellement mis à jour.
Une tâche supplémentaire pour les pharmacies?
Selon une
enquête menée par l’Université de Copenhague avec l’Association des pharmaciens danois, les clients des pharmacies se montrent majoritairement favorables à ce changement: deux tiers des personnes interrogées (64%) estiment qu’il s’agit d’une «bonne» ou «très bonne» idée. Un cinquième (20%) s’y oppose – principalement des personnes de plus de 65 ans.
La durabilité et la protection de l’environnement apparaissent comme les principaux arguments en faveur de la suppression des notices imprimées.
L’UE envisage de laisser chaque État membre décider de la manière dont les notices seront distribuées à l’avenir. À terme, la version électronique, déjà largement répandue, pourrait devenir la norme, voire devenir obligatoire.
En Allemagne, l’
Association des pharmaciens s’oppose, contrairement aux fabricants, au projet. Leur crainte: une charge de travail accrue. En effet, si chaque client doit pouvoir recevoir une version papier sur demande, l’impression incomberait aux pharmacies.