En Suisse, la violence domestique ne faiblit pas. Entre 2017 et 2023, le nombre d’infractions enregistrées est passé de 17’024 à 19’918, soit une hausse de 17%. Dans le canton de Fribourg, la tendance est encore plus marquée: +27% sur la même période, avec 974 infractions recensées l’an dernier contre 768 en 2017, selon les
chiffres communiqués en juin par le gouvernement cantonal. En 2024, la police cantonale est intervenue en moyenne deux fois par jour pour des cas liés à cette problématique.
Enjeux grandissants
Ce mardi, le canton annonce vouloir aller plus loin en lançant un module de formation axé sur les violences domestiques chez les seniors. «En effet, la violence dans le couple ne connaît pas de limite d’âge», souligne le canton, qui rappelle que «les personnes de 64 ans et plus représentent aujourd’hui près de 20% de la population suisse».
Le passage à la retraite peut constituer une étape particulièrement sensible, selon une étude nationale menée par la Haute École de la Santé La Source (HES-SO) et le Senior-Lab: isolement social, crainte du changement ou encore allongement du temps passé ensemble sont autant de facteurs susceptibles d'exacerber les violences au sein du couple.
La pharmacie: «un relais essentiel de proximité»
Les officines auraient ainsi un rôle clé à jouer: «comme les victimes âgées s’adressent rarement directement à une aide spécialisée et se tournent plutôt vers une personne de confiance, la pharmacie constitue un relais essentiel de proximité».
Concrètement, un nouveau module de formation digitale gamifiée est mis à disposition des professionnels des pharmacies afin de les sensibiliser à ces problématiques et aux démarches à suivre, notamment pour orienter les victimes vers les services les plus appropriés.
Le module consacré aux violences domestiques chez les seniors est d’ores et déjà disponible dans les cantons romands. Une version en langue allemande sera mise à disposition dès 2026 à Bâle-Ville ainsi que dans les cantons de Soleure et de Schaffhouse.
Cette formation est le fruit d’une collaboration entre l’entreprise Take off Concept, les pharmaciennes et pharmaciens cantonaux des cantons partenaires, la Haute École de Santé La Source (HES-SO), le Centre de compétence national Vieillesse sans Violence et le Senior-Lab. Le projet a bénéficié du soutien financier du Bureau fédéral de l’égalité entre femmes et hommes (BFEG).