Urgences: pourquoi l'idée d'une taxe ne convainc pas – et ce qu'en disent les spécialistes

Alors que doivent débuter les débats au Conseil national, les médecins urgentistes mettent à nouveau en garde contre l'idée d'une «taxe pour les cas bénins». Ils proposent quatre alternatives concrètes.

, 9 décembre 2025 à 12:59
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Comment désamorcer la situation? Salle d'attente d'un service d'urgence hospitalier: Andrik Langfield / Unsplash
On le sait, à Berne, les politiciens débattent depuis près de dix ans d'une taxe destinée à désengorger les services d'urgence des hôpitaux. La taxe dite «bagatelle» devrait de nouveau être examinée au Conseil national. Cette fois, il est question de permettre aux cantons de prélever une taxe lorsqu'une personne se présente aux urgences d’un hôpital sans y avoir été référée.
Les professionnels de la santé, notamment l'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI), se sont montrés plutôt sceptiques. À l’approche des débats des prochains jours au Conseil national, la Société suisse de médecine d'urgence et de sauvetage (SSMUS) et l'Association suisse des soins d'urgence prennent également position: «La taxe est une mesure inefficace qui touche les mauvaises personnes», avertissent-ils dans un communiqué commun.
Selon eux, une taxe de 50 francs ne couvrirait pas la charge bureaucratique générée par les services d'urgence. De plus, «la longue liste d'exceptions augmente inévitablement la charge administrative et réduit par ailleurs l’effet déjà douteux de la mesure».
Parallèlement, les urgentistes proposent leurs propres pistes d'amélioration, concrètement quatre mesures:
  • Une campagne nationale pour encourager une plus grande responsabilité individuelle en matière de soins de santé.
  • Un meilleur triage dans les situations d'urgence, grâce à un conseil téléphonique national indépendant. La SSMUS se réfère à cet égard au modèle australien «Healthdirect». À titre de comparaison, le gouvernement allemand prévoit un numéro de téléphone national d'urgence permettant de traiter plus rapidement les patients avant qu'ils ne se rendent aux urgences. Les patients qui se présentent directement à l'hôpital doivent quant à eux attendre si leur état ne nécessite pas d'intervention médicale urgente.
  • Le renforcement des offres ambulatoires peu coûteuses, en particulier les cabinets d'urgence.
  • La promotion des soins de base et d'urgence dispensés par les généralistes, concrètement par des médecins de famille et des urgentistes.
  • services d’urgence
  • SSMU
  • Cas bénins
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