La charge administrative pesant sur le personnel médical est un problème permanent qui ne se résout que lentement, encore faut-il qu'il suive cette tendance.
Un pas de plus a été franchi: dans le cadre d'une
deuxième enquête, l'Association des médecins-assistants et chefs de clinique a exploré les possibilités concrètes d'amélioration. Les résultats viennent de paraître, mettant en lumière les retours de plus de 500 personnes, dont 50% de médecins-assistants et 25% de chefs de clinique.
Il en ressort qu'environ un tiers des personnes interrogées ne disposent toujours pas d'un outil de dictée utile (selon leur propre estimation). De même, environ un tiers d'entre elles estiment que les ressources informatiques sur le lieu de travail sont généralement insuffisantes.
Globalement, la prescription des médicaments apparaît comme un point délicat : plus de 60% des personnes interrogées ont déclaré que le système correspondant était inefficace chez elles, car il nécessitait trop de clics, et que la saisie des médicaments qui n'existent pas dans l'hôpital ou dans le système était pénible.
En outre, près des deux tiers des personnes interrogées estiment devoir documenter une quantité excessive d'informations. La raison la plus souvent citée est «l'absence de directives uniformes pour la saisie des informations et des données», ainsi que le fait que la saisie d'une entrée dans le système est inefficace (55% chacun). La documentation défensive, c'est-à-dire la pression exercée par les supérieurs hiérarchiques pour documenter abondamment et de manière détaillée, est également souvent mentionnée (45%), de même que le manque d'interfaces dans le système, ce qui oblige à saisir les informations plusieurs fois (40%).
Graphique: ASMAC, Bureaucratie dans les hôpitaux II
«Dans les questions ouvertes, le fait de devoir de plus en plus souvent rédiger des rapports pour les caisses-maladie et assurances ainsi que des certificats médicaux figurait parmi les réponses les plus souvent données», commente Philipp Thüler, responsable politique et communication de l'ASMAC, faisant état d'autres résultats dans le «Journal ASMAC»: «Les registres (registre des AVC, du cancer, des décès, etc.) qui doivent souvent être remplis à la main ont également souvent été évoqués».
Fait guère surprenant: les médecins souhaitent souvent disposer d'un dossier national du patient auquel toutes les cliniques puissent avoir accès.
Dans le cadre de l'enquête, un tiers des personnes ayant répondu ont indiqué que plusieurs systèmes d'information hospitaliers étaient utilisés dans leur hôpital – et, lorsque c'est le cas, ces SIH ne sont souvent pas compatibles entre eux: quatre personnes sur cinq travaillant dans un tel hôpital l'ont signalé.
«Les logiciels se plantent constamment et il faut encore une fois saisir toutes les données. Si une autre personne consulte un dossier, toutes les données saisies depuis la dernière sauvegarde sont effacées. Les systèmes nous encouragent à ne pas travailler avec minutie, parce que tout dure trop longtemps.» —Réponse au sondage de l'asmac.
D'une manière générale, les personnes interrogées souhaitent que les processus avec les SIH nécessitent moins de clics; elles veulent des processus standard qui peuvent être saisis en un seul clic (70%). Il est également important d'améliorer les interfaces afin de ne pas avoir à saisir plusieurs fois les mêmes informations (62%).
Graphique: ASMAC, Bureaucratie dans les hôpitaux II
«La chimiothérapie administrée est documentée par les médecins, par les soins dans le SIC, et ensuite encore une fois par les médecins dans un système spécialement développé à cet effet. Dans le pire des cas, il faut donc consulter trois systèmes pour voir si toutes les informations sont à jour et savoir à quel stade du traitement le patient se trouve», cite-t-on à titre d'exemple. Et d'ajouter: «Dans le cadre de la numérisation, on a introduit de plus en plus d’outils qui ont entraîné un surcroît de travail et qui ne sont pas compatibles.»
Reportage sur le monde du travail des médecins-assistants en Suisse romande:
«Médecins assistants: la grande désillusion»: RTS, «Temps Présent», 20 février 2025. Durée: 20 minutes.