Cette banque de données vise à améliorer la sécurité de l'utilisation des médicaments chez les enfants et les nouveau-nés. Toutefois, pour des raisons budgétaires, l’OFSP a décidé d’abandonner ce projet lancé il y a sept ans.
Face à cette situation, Pedeus, une filiale de l'hôpital pédiatrique universitaire de Zurich, entend combler ce vide. L'entreprise propose des logiciels aux pédiatres moyennant une rémunération et dispose, depuis 2019, de son propre logiciel de dosage, Pededose.
Pedeus a soumis une proposition à l’OFSP: reprendre les droits sur la banque de données existante, continuer à la gérer gratuitement et offrir un accès sans frais aux pédiatres travaillant en ambulatoire. En revanche, certaines fonctionnalités avancées, comme le calculateur de doses spécifiques aux patients, resteraient payantes.
Une base de données plus complète
Selon Pedeus, sa base de données est plus fournie que celle de Swiss-Ped-Dose: elle compte 342 substances actives et 1'980 recommandations de dosage, contre 254 substances actives et 737 recommandations de dosage pour Swiss-Ped-Dose.
L’entreprise met également en avant la qualité de ses processus: «Contrairement à Swiss-Ped-Dose, chez Pedeus, tous les processus – développement, retour d’expérience, gestion des plaintes, CAPA, PMS, vigilance et gestion des risques – sont soumis à un système d’assurance qualité certifié. Cela réduit le taux d'erreur et améliore la fiabilité des informations contenues dans la base de données», affirme-t-elle.
Du point de vue de Pedeus, gérer deux bases de données parallèles n’a pas de sens. L’entreprise estime toutefois essentiel que tous les pédiatres aient un accès gratuit à une base de données complète sur les dosages pédiatriques.
Pédiatrie suisse alerte
Pédiatrie suisse, l’organisation professionnelle des pédiatres et membre fondateur du comité de SwissPedDose, tire la sonnette d’alarme face à une offre de Pedeus jugée insuffisante.
Dans une
prise de position, elle rappelle que SwissPedDose a su, au fil des années, utiliser les fonds qui lui ont été alloués «de manière efficace, transparente et bénéfique pour la population».
L’organisation insiste également sur la nécessité de rendre la base de données accessible gratuitement, non seulement aux pédiatres exerçant en ambulatoire, mais aussi aux hôpitaux et aux pharmacies. «Il n’existe pas, à ce jour, d’alternative équivalente», souligne-t-elle, en précisant que les recommandations de l’association sont élaborées en toute indépendance, sans influence d’intérêts particuliers, réels ou perçus. Elles reposent sur un processus transparent, avec une actualisation constante et une harmonisation à l’échelle nationale.
Et de conclure: «Pédiatrie suisse mettra tout en œuvre pour soutenir l’association dans sa recherche de sources de financement alternatives.»
Pourquoi ces médicaments posent-ils problème pour les enfants?
Les nourrissons, les enfants et les adolescents réagissent différemment aux médicaments par rapport aux adultes. Pourtant, la majorité des médicaments sont testés et approuvés uniquement pour une utilisation chez les adultes. Par conséquent, de nombreux traitements pédiatriques sont administrés en « usage hors autorisation » (off-label use), c'est-à-dire en dehors des indications approuvées par Swissmedic.