«Il n'y a qu'à Genève et Vaud que nous avons encore des problèmes»

La Finma n'approuve aucun nouveau produit des assureurs-maladie complémentaires tant que toutes les exigences de transparence ne sont pas remplies – et tant que les sociétés médicales de l'arc lémanique font la sourde oreille.

, 12 février 2025 à 03:00
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Matthias Schenker est responsable du domaine de l'assurance maladie et accidents à l'Association Suisse d'Assurances. Image: ASA
Stefan Mäder, président de l'Association Suisse d'Assurances (ASA), déclarait mercredi lors de la conférence de presse annuelle que «le système de santé suisse n'a pas besoin de moins, mais de plus d'économie de marché». Selon lui, les assurances maladie apportent justement cette composante. «Cela doit permettre d'élargir les degrés de liberté des acteurs, et non de les restreindre.»
S'agit-il d'une critique implicite à l'encontre de l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma), qui, dans le domaine des assurances maladie complémentaires, insiste sur la transparence et la traçabilité des contrats? Mäder répond par la négative et affirme que la transparence est importante. Il précise qu'il s'agit plutôt de donner aux assureurs maladie la possibilité de proposer les prestations de leur choix.

La Finma freinerait l'innovation

Actuellement, cela s'avère difficile: Matthias Schenker, responsable du secteur de l'assurance maladie et accidents à l'ASA, explique, en marge de la conférence de presse annuelle, que la Finma n'autorise pas de nouveaux produits tant que toutes les exigences de transparence ne sont pas remplies. Selon lui, cette situation complique la capacité du secteur à réagir aux évolutions du marché avec des offres innovantes.
Schenker estime que seuls 70 à 80% des quelque 1’700 contrats respectent actuellement les normes requises. De nouvelles mesures devraient fournir des chiffres plus précis en mars.

Trois domaines de prestations

Le cadre sectoriel de l'ASA distingue trois types de prestations: les prestations médicales supplémentaires, les prestations cliniques supplémentaires et les prestations hôtelières.
Les négociations seraient particulièrement ardues dans le domaine des prestations médicales supplémentaires, notamment avec les Sociétés de médecine de Genève et de Vaud. Selon Schenker, l'Association des Médecins du Canton de Genève (AMGe) et la Société Vaudoise de Médecine (SVM) sont organisées de manière plus rigoureuse que les sociétés médicales de Suisse alémanique.

Huit structures tarifaires

Il existe actuellement environ huit structures tarifaires différentes pour les contrats d'assurance complémentaire de soins médicaux, dont six répondent aux exigences de transparence de la Finma. Toutefois, les deux sociétés médicales de Suisse romande les rejettent. Schenker espère toutefois que les assureurs parviendront bientôt à un accord avec les fournisseurs de prestations.
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