Un an du «modèle de Bülach»: moins de fluctuation, plus de satisfaction

Une baisse de 69% du taux de fluctuation, 1,2 million de francs économisés, une satisfaction des employés de 90%: l'hôpital de Bülach tire un premier bilan positif.

, 4 juin 2025 à 15:56
image
Image: Spital Bülach, DR
Il y a un an, un hôpital de Suisse alémanique – l’hôpital de Bülach – a introduit un nouveau modèle de temps de travail misant sur la flexibilité du personnel. Tout employé faisant preuve de flexibilité et de spontanéité dans la planification de ses services, et apportant ainsi une valeur ajoutée à l’établissement, peut désormais prétendre à un salaire plus élevé.
Les premiers résultats sont désormais disponibles: une baisse de 69% du taux de fluctuation, une économie de 1,2 million de francs et un taux de satisfaction du personnel atteignant 90%. Un an après son lancement, l’hôpital de Bülach dresse un bilan largement positif. Depuis juin 2024, ce que l’on appelle désormais le «modèle de Bülach» est pleinement intégré au fonctionnement courant de l’établissement.
Le principe est simple: les infirmières et infirmiers choisissent eux-mêmes leur niveau de flexibilité. Le niveau «Fix» correspond à des horaires de jour fixes, sans interventions de nuit. À l’autre extrême, le niveau «Superflex» implique des services de nuit, des remplacements à court terme – et donne droit à une rémunération majorée. Selon le niveau choisi, le personnel peut gagner jusqu’à 350 francs supplémentaires par mois. Autre avantage: ce niveau peut être réajusté tous les trois mois en fonction de la situation personnelle de chacun.
«Les résultats ont largement dépassé nos attentes», déclare Manuel Portmann, responsable des ressources humaines à l’hôpital de Bülach. «Au-delà des économies financières, la satisfaction du personnel montre que le modèle est efficace.»

Missions temporaires

La fluctuation du personnel a diminué de 69%, le taux d’absentéisme de 34%, et le recours au personnel temporaire est passé de 856 missions en 2022 à seulement 30 en 2024.
Malgré un surcoût d’environ 900'000 francs par an dû aux suppléments salariaux, les économies nettes dépassent 1,2 million de francs – essentiellement grâce à la baisse des missions temporaires.
Pour Portmann, ce modèle n’est pas seulement avantageux du point de vue économique: «Il envoie aussi un signal clair au personnel. Nous misons sur la responsabilité individuelle et la confiance. Celles et ceux qui souhaitent plus de flexibilité en bénéficient, tandis que celles et ceux qui ont besoin de repères stables les trouvent également.»

Prix RH

Le modèle de Bülach a aussi retenu l’attention au niveau national: en novembre 2024, il a remporté le Swiss HR Award, qui distingue les projets innovants dans le domaine des ressources humaines. Il a également été nominé pour le Viktor Award, remis aux projets et personnalités remarquables du secteur suisse de la santé.
Depuis son introduction, Manuel Portmann et Daniela Pfeifer-Stöhr ont reçu de nombreuses demandes, non seulement du secteur de la santé, mais aussi d’autres branches professionnelles. «L’un des grands avantages de notre modèle est sa transférabilité», explique Manuel Portmann. «Il peut être adapté à d'autres contextes, indépendamment du secteur d’activité.»
  • monde du travail
  • spital bülach
  • Temps de travail
Partager l'article

Loading

Commentaire

Plus d'informations sur ce sujet

image

«Je ne veux pas de jeux de pouvoir, je veux simplement faire du bon travail»

En Suisse, peu de femmes médecins accèdent à des postes de direction. Sibyl Schädeli, experte en leadership, analyse les structures de pouvoir qui les freinent et explique pourquoi la médecine a plus que jamais besoin d'un leadership au féminin.

image

Médecins en attente de titre ISFM: accord confirmé aux HUG

Adaptation salariale, droit aux vacances, durée contractuelle: l’AMIG et les Hôpitaux universitaires de Genève ont convenu d'une mesure transitoire pour les chefs et cheffes de clinique en attente de titre.

image

Le secteur de la santé ne prévoit qu'une faible hausse des salaires en 2026

UBS prévoit une augmentation moyenne des salaires de 1%. Le secteur de la santé devrait ainsi se situer dans la moyenne – après une année 2025 également en demi-teinte.

image
En entretien...

«L'intégration du personnel infirmier ukrainien a été un défi – et un succès»

En été 2022, les cliniques Hirslanden de Zurich ont lancé le programme «Fit for Hirslanden Ukraine». Rétrospectivement, Marco Gugolz, directeur de la clinique Hirslanden à Zurich, tire un bilan positif – malgré quelques défis.

image

Grisons: une clinique introduit la semaine de quatre jours

La clinique gynécologique Fontana de l'Hôpital cantonal des Grisons introduit une semaine de 42 heures, réparties sur quatre jours. Un modèle encore loin de faire l’unanimité dans les hôpitaux suisses.

image

Ils sont qualifiés, mais déclarés «en formation»

Les obligations d'autorisation sont une source de frustration pour les physiothérapeutes. Les jeunes professionnels sont mis à l'écart et les cabinets se sentent menacés. SwissODP enjoint les cantons à faire preuve de plus de pragmatisme et à accorder davantage de valeur aux diplômes.

Du même auteur

image

Agenda soins de base: H+ déplore la place accordée aux hôpitaux

L’association des hôpitaux H+ se positionne sur le rapport spécialisé de l’Agenda soins de base: pour elle, le rôle essentiel des hôpitaux et des cliniques n’y est pas suffisamment pris en compte.

image

À Berne, des parlementaires demandent une enquête sur Epic

Face au manque de transparence du Conseil d’État sur les coûts et les risques liés à l’introduction du système Epic, plusieurs partis exigent désormais l’ouverture d’une enquête parlementaire.

image

«Kidz»: Bâle lance un modèle d'hospitalisation à domicile en pédiatrie

Alors que la prise en charge d'enfants malades à domicile est déjà établie dans certains pays, Bâle ose désormais franchir le pas avec «Kidz», un nouveau projet pilote.