Retraite anticipée? Non, merci.

En plein contexte de pénurie de personnel, une enquête allemande livre un constat surprenant: rares sont les médecins qui souhaitent partir tôt à la retraite. Beaucoup envisagent de travailler jusqu’à la fin de la soixantaine, voire au-delà – par conviction et par passion pour leur métier.

, 13 octobre 2025 à 07:31
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Plus qu’un métier, une part de vie | Image d’IA : Medinside avec Midjourney
Tous les débats sur la pénurie de médecins tournent autour de deux facteurs principaux :
  • Premièrement, le nombre élevé de médecins proches de l'âge de la retraite (voire déjà retraités). Selon la dernière étude «Workforce» de l'association Mfe, 13 pour cent des médecins généralistes et pédiatres ont déjà atteint l'âge de la retraite.
  • Deuxièmement, la forte proportion de médecins qui, selon leurs propres déclarations, envisagent de quitter la profession. Dans une récente enquête de la SSMIG, près d'un tiers d'entre eux ont déclaré avoir envisagé des alternatives à la pratique clinique.
Dans ce contexte, une récente enquête du service «Medscape» apporte toutefois une perspective bien différente – et plus positive. En Allemagne, plus de 1000 médecins ont été interrogés sur leurs projets de retraite. Les réponses ont été claires: l’idée d’un départ anticipé leur est plutôt étrangère. Seuls 3 pour cent des participants envisagent d’arrêter leur activité dans la cinquantaine.
Plus d'un tiers d'entre eux déclarent même vouloir mettre fin à leur carrière à la fin de la soixantaine, c'est-à-dire: après l'âge de la retraite. Et 21 pour cent d'entre eux affirment même vouloir travailler au délà de la septantaine.
Chez les médecins exerçant en cabinet, ce pourcentage est même plus élevé, à 25 pour cent.
Évidemment, l'enquête de «Medscape» recense aussi quelques critiques – qui rejoinent d'ailleurs en partie le sondage de la SSMIG mentionné. Par exemple, 25 pour cent des médecins souhaitent prendre leur retraite au début de la soixantaine ou plus tôt, et parmi eux, une grande partie (56 pour cent) se dit épuisée par leur activité médicale.

«Ma passion»

Le groupe qui souhaite arrêter le plus tard possible manifeste, à son tour, un grand enthousiasme pour sa vocation. 59 pour cent ont expliqué leur souhait en affirmant que leur profession faisait partie intégrante de leur identité, tandis que 42 pour cent ont déclaré: «La médecine est ma passion».
Plus de la moitié (58 pour cent) se sont opposés à l'idée selon laquelle l'âge avancé serait un facteur critique pour exercer la médecine.
En revanche, l'enquête est contradictoire sur ce point: une majorité a en effet approuvé l'affirmation selon laquelle à 75 ans, on est trop vieux pour continuer à exercer.

  • soins de base
  • médecins
  • Sondage
  • manque de personnel
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