Oui, une marge Ebitda à deux chiffres est possible

27 millions de francs de bénéfice et une marge Ebitda de plus de 10%: le groupe hospitalier thurgovien Thurmed affiche des résultats solides – et explique comment il y parvient.

, 7 avril 2025 à 01:00
image
Les quatre sites du groupe hospitalier de Thurgovie: l'Hôpital cantonal de Frauenfeld (en haut à gauche), l'Hôpital cantonal de Münsterlingen (en haut à droite), la Clinique St Katharinental à Diessenhofen (en bas à gauche) et les Services psychiatriques de Thurgovie à Münsterlingen. | DR
Après un léger recul l’année dernière, le groupe hospitalier thurgovien Thurmed affiche à nouveau des résultats solides: ses responsables annoncent un bénéfice de 27 millions de francs et une marge Ebitda de 10,7%.
En 2023, l’entreprise avait enregistré une marge d’Ebitda de 8,5%, un résultat nettement supérieur à celui d’établissements hospitaliers comparables.
Dirigé par Rolf Zehnder, le groupe Thurmed bénéficie d’un taux de satisfaction élevé de la part des patients, indique un communiqué. Ce succès est attribué non seulement à sa bonne situation financière, mais aussi «à l’engagement de ses collaborateurs et de ses cadres, ainsi qu’à une structure d’entreprise de droit privé efficace».
Mais à quoi cette performance est-elle réellement due? L’un des principaux moteurs de l’évolution positive de l’Hôpital de Thurgovie a été une gestion ciblée des ressources, selon l’entreprise.
Les prestations ambulatoires ont augmenté de 7%, tandis que le nombre de patients hospitalisés a diminué de 1%. Parallèlement, le degré de gravité des cas hospitaliers a progressé de plus de 2%. Les prestations ont pu être intensifiées grâce à la création de 60 postes à plein temps supplémentaires, soit une hausse de 1,7%.
Le recours aux employés temporaires a été nettement réduit. Les charges salariales n’ont ainsi connu qu’une hausse relativement modérée de 2,1%, «malgré une revalorisation salariale supérieure à la moyenne, d’un total de 1,5%».
Déjà l’année précédente, alors que de nombreux cantons devaient soutenir financièrement leurs hôpitaux, Thurmed avait versé environ 2 millions de francs d’impôts et 1,5 million de francs de dividendes au canton.
Pour l’année 2024, le groupe Thurmed prévoit de verser environ 4 millions de francs d’impôts et de distribuer 5 millions de francs de dividendes.

Une «séparation exemplaire» entre le canton et l’hôpital

Il y a 25 ans, le Spital Thurgau devenait la première société anonyme hospitalière de droit privé détenue par les pouvoirs publics. Les responsables mettent en avant la séparation exemplaire entre les rôles du canton – à la fois propriétaire et régulateur – et les organes stratégiques et opérationnels du groupe Thurmed, représentés par le conseil d’administration et la direction.
Le Conseil d’État définit uniquement la stratégie du propriétaire et veille à son respect; pour le reste, le canton n’exerce aucune influence. C’est ce cadre qui constitue, selon Thurmed, la base d’un bon résultat économique durable.
Le groupe a par ailleurs vendu la clinique de pathologie Enge début 2024, ainsi que la blanchisserie déficitaire Bodensee début 2025.

  • soins aigus
  • Finances
  • thurmed
Partager l'article

Loading

Commentaire

Plus d'informations sur ce sujet

image

«Kidz»: Bâle lance un modèle d'hospitalisation à domicile en pédiatrie

Alors que la prise en charge d'enfants malades à domicile est déjà établie dans certains pays, Bâle ose désormais franchir le pas avec «Kidz», un nouveau projet pilote.

image

Helsana alerte sur la hausse des examens par TDM en Suisse

L’année dernière, plus de 600'000 personnes, soit près de 7% de la population, ont subi au moins un scanner du tronc. L’assureur s’inquiète de cette augmentation.

image

Septième cas mondial de rémission du VIH après une greffe de cellules souches

Un sexagénaire est considéré guéri du VIH. Selon des scientifiques berlinois, son cas est d’autant plus remarquable que les cellules souches transplantées n’étaient pas résistantes au virus.

image

Épilepsie et mort subite: «Une révolution culturelle s'impose»

Philippe Ryvlin, neurologue au CHUV, a identifié deux nouveaux facteurs de risque majeurs du décès soudain d’une personne atteinte d'épilepsie sans cause apparente. Interview.

image

RHNe: vers un seul site de soins aigus stationnaires?

En 2017, les Neuchâtelois avaient choisi de maintenir deux sites de soins aigus. Aujourd’hui, le Réseau hospitalier envisage de concentrer l’activité stationnaire aiguë sur un seul site, relançant ainsi le débat sur l’avenir de l’hôpital.

image

La CDS veut une attribution plus claire des prestations hospitalières

Les cantons entendent réorienter leur planification hospitalière et regrouper les offres spécialisées. Pour y parvenir, la CDS lance un plan en trois phases. Mais son application complète ne devrait pas intervenir avant au moins six ans.

Du même auteur

image

Cliniques de dermatologie: les raisons du succès

Le nombre de cliniques de dermatologie augmente rapidement en Suisse. Derrière l’expansion de groupes comme Matignon, Skinmed, Delc ou Dermis se cache un marché en plein essor.

image

Expertises AI: une mission délaissée par les hôpitaux

Malgré leur potentiel lucratif, les expertises pour l’assurance-invalidité peinent à séduire les hôpitaux du pays. Décryptage.

image

Les quatre premières mesures de maîtrise des coûts de la santé

Les pharmacies et les sages-femmes verront leurs compétences élargies, tandis que les cantons devront définir des tarifs de référence plus équitables pour les traitements hospitaliers hors de leurs frontières.