C'est un incontournable: pour l'automne salarial, l'Union syndicale suisse (USS) présente ses revendications à Berne. Lors de la
conférence de presse sur les salaires, le président de l’USS Pierre-Yves Maillard et la présidente d’Unia Vania Alleva, aux côtés d’autres représentants syndicaux, ont souligné l’impératif d’une augmentation générale comprise entre 2 et 2,5%.
Parmi les arguments mis en avant figure la question des coûts de la santé. Selon les syndicats, il est temps que les employeurs soient davantage mis à contribution. «Les employeurs doivent participer davantage aux frais de santé et prendre en charge une partie des primes», a déclaré David Gallusser, secrétaire central. Il a rappelé qu’un grand nombre de travailleurs tombent malades au travail ou à cause de celui-ci. Contrairement aux accidents professionnels, les maladies liées à l’activité ne sont pas couvertes: les salariés en supportent eux-mêmes les frais via les primes d’assurance, les franchises et les quotes-parts.
Selon Gallusser, une augmentation générale de 0,4% des salaires serait nécessaire pour compenser la hausse des primes.
L’USS intègre ainsi désormais ces coûts dans ses calculs salariaux. Concrètement, les syndicats justifient leurs revendications de la manière suivante:
- Les salaires réels devraient augmenter de 1% afin que les travailleurs reçoivent leur part de la croissance de la productivité.
- Une augmentation supplémentaire de 1% serait nécessaire pour réduire l'écart avec la croissance passée de la productivité.
- Un minimum de 0,2% serait approprié pour compenser le renchérissement cette année.
- À cela s'ajoutent les 0,4% mentionnés concernant l'augmentation des coûts de la santé.
- En outre, pour les organisations de l'USS, les salaires inférieurs à 5'000 francs pour les personnes qualifiées et à 4'500 francs en général doivent «appartenir au passé».
Le débat sur les coûts de la santé n’est pas nouveau. Lors des négociations salariales des années précédentes, la hausse des primes avait déjà été invoquée à plusieurs reprises. Il y a quelques semaines, le syndicat
Travail.Suisse justifiait aussi ses revendications salariales par l’augmentation des loyers et des coûts de la santé.
La nouveauté, toutefois, réside dans le fait que les syndicats lient désormais explicitement la question salariale à celle des primes maladie. Pour la première fois, ils réclament une composante salariale clairement chiffrée pour compenser cette charge et exigent une participation accrue des employeurs.