«Je comprends l'impatience des 200'000 infirmières et infirmiers du pays»

Ce week-end, des milliers de soignants manifestaient à Berne pour demander une mise en œuvre effective de l'initiative sur les soins infirmiers. Patrick Hässig, conseiller national PVL et spécialiste des soins infirmiers, était également sur place.

, 23 novembre 2025 à 23:30
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Image: capture d'écran, RTS
Une large manifestation pour les soins infirmiers a eu lieu samedi 22 novembre à Berne. Professionnels de santé, associations et sympathisants se sont rassemblés dès 14h sur la place fédérale, afin de défendre une mise en œuvre à la hauteur de l'initiative sur les soins infirmiers.
Selon l'Association suisse des infirmières et infirmiers (ASI), la mise en œuvre de la votation populaire de 2021 reste insuffisante et décevante: des exigences centrales, telles que des clés de répartition du personnel contraignantes et des conditions de travail équitables, n'ont pas été appliquées jusqu'à présent.
Le conseiller national PVL et spécialiste des soins infirmiers, Patrick Hässig, était également présent lors de la manifestation. «Je comprends l'impatience des quelque 200'000 personnes qui travaillent dans les soins dans notre pays», dit-il: «On attend maintenant de la politique qu'elle aille de l'avant.»
Monsieur Hässig, qu'est-ce qui pousse les infirmières et infirmiers à descendre dans la rue?
La mise en œuvre de l'initiative sur les soins accuse un retard considérable. Cela, alors que le peuple l'a clairement et nettement approuvée en 2021 (61% de oui).
Prenons l'exemple des soins de longue durée. La population, de plus en plus âgée, a besoin de nous. La démographie est sans équivoque. La multimorbidité des patients, avec des tableaux cliniques de plus en plus complexes, est également en hausse. En votant OUI dans les urnes, les électeurs ont exprimé leur volonté de bénéficier de soins professionnels et sûrs en Suisse. Avec des infirmières et infirmiers bien formés et empathiques qui œuvrent pour notre société. Nous devons accorder une attention particulière à ces personnes.
«Le taux de fluctuation des professions de soins a augmenté de près de 30% entre 2013 et 2023.»
Où voyez-vous actuellement les problèmes les plus urgents?
La lenteur de la mise en œuvre de l'initiative ne fait qu'aggraver la pénurie de soins. Il faut enfin une dotation en personnel suffisante et adaptée aux besoins (Skill-Grade-Mix & clé de répartition des postes) et un financement stable des soins.
La question du financement est souvent citée pour justifier ce retard.
Oui, cela a un coût. Ce qui est certain, en revanche, c'est que l'inaction est ce qui coûte le plus cher. De nombreux infirmiers et infirmières formés ont en effet tourné le dos à la profession prématurément. Après le succès de l'offensive de formation lancée l'année dernière, nous ne pouvons pas nous permettre de rester les bras croisés si nous voulons que les personnes formées restent dans la profession. Le taux de fluctuation des professions de soins a augmenté de près de 30% entre 2013 et 2023.
Quel impact attendez-vous de la manifestation?
Elle aura un rayonnement certain. Les soignants bénéficient d'un formidable soutien de la part de la population. La manifestation doit une fois de plus montrer que les soignants s'engagent. Que ce soit dans leur profession ou sur le plan politique, et que l'on attend clairement que cette décision populaire soit mise en œuvre.
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