Harcèlement au bloc: le RHNe prend des mesures strictes

Au mois de février, un reportage de l’émission «Temps Présent» de la «Radio-Télévision Suisse» (RTS) mettait en lumière de nombreux dysfonctionnements au sein des hôpitaux de Suisse romande: jeux de pouvoir, harcèlement ou encore chantage sexuel, le tout dans un climat de silence, soulignait l’enquête.

Plusieurs établissements ont alors réagi en réaffirmant leur politique institutionnelle de «Tolérance zéro face à toute forme de harcèlement». Après les HUG et le CHUV, c'est maintenant le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe) qui affirme prendre des mesures strictes.

Fin 2024, plusieurs signalements pour harcèlement ont été transmis au département des ressources humaines. Ils concernaient les blocs opératoires des sites de Pourtalès (Neuchâtel) et de La Chaux-de-Fonds. Une enquête a alors été confiée à un prestataire externe chargé d’évaluer le climat de travail au sein de ces unités.

Au total, plus de 80 collaboratrices et collaborateurs ont accepté de témoigner, de manière anonyme. Selon un communiqué du RHNe, ces témoignages ont permis d’identifier des comportements de harcèlement sexuel, même si ceux-ci restent qualifiés de «très limités». Ces comportements se seraient manifestés sous forme de blagues ou remarques à connotation sexuelle, de messages inappropriés ou encore de transmission d’images déplacées.

Mais l’enquête ne s’est pas arrêtée là. Elle a également mis en évidence d’autres dysfonctionnements préoccupants: tensions interpersonnelles, lacunes dans la planification opératoire, manque de communication et de transparence. «Ces aspects ne sont pas acceptables et feront l’objet d’un programme spécifique visant à améliorer durablement le climat de travail», assure le RHNe.

Plusieurs mesures auraient déjà été prises, dont des ruptures de contrats et un accompagnement individuel des personnes identifiées comme victimes. D’autres mesures – recadrages, formations, sensibilisation – devraient suivre prochainement.

Le RHNe tient toutefois à rappeler que, «au-delà des faits révélés et fermement condamnés, l’immense majorité du personnel adopte un comportement exemplaire, tant envers ses collègues que vis-à-vis des patientes et patients».