Au mois de février, un
reportage de l’émission «Temps Présent» de la
«Radio-Télévision Suisse» (RTS) mettait en lumière de nombreux dysfonctionnements au sein des hôpitaux de Suisse romande: jeux de pouvoir, harcèlement ou encore chantage sexuel, le tout dans un climat de silence, soulignait l’enquête.
Face à ces révélations, le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) n’avait pas tardé à réagir en réaffirmant sa politique de «tolérance zéro» contre le harcèlement sexuel et moral.
Invité sur le plateau de la RTS, Gianni Saitta, directeur des opérations ad interim du CHUV, avait alors annoncé plusieurs mesures de prévention à mettre en place dès cet été: une cellule dédiée au personnel, accessible via une ligne téléphonique, des enquêtes anonymes sur le climat de travail, mais aussi des investigations systématiques.
Le message de «tolérance zéro» n’est pourtant pas nouveau pour l’institution. Interrogé à ce sujet, Gianni Saitta reconnaissait au micro de la RTS certaines lacunes: «Les objectifs étaient clairs, mais les processus internes n’étaient pas suffisamment structurés pour garantir une réponse rapide et efficace. C’est ce que nous devons corriger aujourd’hui.»
Un chef de service remplacé
Aujourd’hui, et d’après les informations communiquées par le journal
«20 Minutes», le CHUV semble passer à l’action avec des mesures concrètes. Un chef de service est désormais absent de l'établissement et a été remplacé par deux médecins et deux infirmiers cadres, pour une durée d’au moins six mois. Une task force doit notamment être mise en place pour assurer la continuité des soins durant cette transition et accompagner les équipes.
«Nous confirmons qu’il y a des investigations en cours dans ce service, à la suite de problèmes internes. (...) Nous ne pouvons pas commenter d’éventuelles décisions individuelles, mais nous sommes attentifs aux résultats des investigations en cours et prendrons les mesures nécessaires en fonction des conclusions», a précisé Gianni Saitta à «20 Minutes».
Affichage d'une liste de «harceleurs»
Parmi les autres événements notables, on relève l’affichage, sur un distributeur de blouses du CHUV, d’une liste de «harceleurs» présumés, chefs de service – visible donc pour les professionnels, mais non pour les patients.
Les langues semblent se délier au CHUV, alors que l’institution affirme vouloir prendre des mesures rapides et efficaces.
«Harcèlement à l'hôpital, silence sous la blouse»: Temps Présent, RTS, 30 janvier 2025. Durée: 47:30 minutes.