Dans le canton de Genève, la question de la facturation de la taxe d'urgence continue de faire des vagues. Le Centre pédiatrique de Lancy annonce la fin des gardes sur son site: les consultations ne seront désormais possibles que pendant les horaires conventionnels. La mesure entrera en vigueur le 1er août.
Pourtant, près de 12'000 enfants étaient pris en charge chaque année lors des gardes assurées par les trois centres genevois: le Centre pédiatrique de Lancy, l’Hôpital de La Tour et le Centre médical des Eaux-Vives.
Facturation contestée
Pour rappel, deux arrêts du Tribunal fédéral rendus l’an dernier ont déclaré irrecevable la facturation systématique de forfaits d’urgence – une indemnité d’environ 40 francs – pour les consultations sans rendez-vous, les cabinets d’urgence et les permanences. Cette décision avait déjà poussé certains établissements à cesser leurs activités.
Craignant une perte de revenus pouvant aller jusqu’à 25%, les pédiatres genevois avaient menacé de faire grève pendant les fêtes de fin d’année.
Un accord jugé insuffisant
Un accord était finalement intervenu peu avant Noël: la Société des médecins FMH et la nouvelle faîtière des assureurs maladie, Prio.Swiss, annonçaient avoir trouvé un terrain d'entente destiné à clarifier la facturation des forfaits d’urgence.
Mais la convention désormais en vigueur est jugée trop floue, voire insatisfaisante, par de nombreux professionnels. Les coprésidents de la Société genevoise de pédiatrie, Martine Bideau et Jean-Yves Corajod, annonçaient déjà un tournant: le dispositif de gardes assurées en soirée et le week-end dans les trois centres pourrait être profondément remanié.
C’est désormais chose faite: le Centre de Lancy ne participera plus au système de garde. Son directeur a toutefois confié à la
«Radio-Télévision Suisse» espérer pouvoir rétablir ce service avec l’entrée en vigueur du Tardoc, le futur système tarifaire.
Charge reportée sur deux sites
Une partie des 12'000 enfants concernés devra désormais être orientée vers l’Hôpital de La Tour, le Centre des Eaux-Vives ou encore les urgences des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
«Il va logiquement y avoir un report de charge sur les deux sites restants. Cela devrait être absorbable durant la période estivale, qui est plutôt calme», estiment Martine Bideau et Jean-Yves Corajod, interrogés par la
«Tribune de Genève». Mais ils préviennent: «En revanche, pour l’hiver et son lot de virus, il faudra trouver une solution. Si la garde est saturée, cela surchargera les urgences hospitalières, au risque d’altérer la qualité des soins et d’augmenter les coûts.»
Selon la Société genevoise de pédiatrie, l’une des options envisagées serait de recentrer les gardes dans des cabinets volontaires. Dans ce scénario, les horaires et lieux ne seraient plus communiqués en amont aux familles: les parents devraient téléphoner pour être orientés vers un cabinet disponible.