Maxime Olivier Baud, de l’Hôpital de l’Île (Inselspital) à Berne, a remporté le
prix Michael, une distinction prestigieuse décernée tous les deux ans depuis 1963 par la Fondation Michael, basée à Bonn. Ce prix récompense des travaux scientifiques contribuant de manière significative à la compréhension de l’épilepsie. Doté de 15’000 euros, il figure parmi les plus reconnus dans ce domaine et a été attribué à plusieurs des chercheurs les plus éminents.
C’est la première fois qu’un chercheur suisse reçoit cette distinction internationale. Neuroscientifique et neurologue, Maxime Baud est chef de clinique à l’Hôpital de l’Île, où il dirige la Seizure Unit au sein de la clinique universitaire de neurologie. Ses recherches sur la prédictibilité des crises d’épilepsie ont été saluées par le jury, qui souligne leur contribution essentielle à l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes de cette pathologie.
Ses travaux apportent en effet des éléments de réponse à une question centrale: comment planifier son quotidien malgré l’épilepsie ?
Maxime Baud a étudié les neurosciences à l’Université de Lausanne, puis s’est formé en neurologie à l’Université de Californie à San Francisco. Il a ensuite travaillé au service de neurologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et au Wyss Center, également à Genève, avant de s’installer à Berne en 2018.
Dans le cadre de ses recherches, il a analysé des enregistrements EEG à long terme à l’aide de méthodes statistiques avancées, afin de mettre en évidence des périodicités. Il a ainsi démontré que l’activité épileptique de nombreux patients suit plusieurs rythmes distincts au cours d’une même journée et sur plusieurs jours, indique l’hommage rendu par la Fondation Michael.
Et de préciser: «Ces études, publiées dans des revues prestigieuses comme Lancet Neurology, JAMA Neurology et Annals of Neurology, ont montré que les patients traversent des phases de susceptibilité accrue aux crises. Cette susceptibilité peut être mesurée à l’aide de décharges épileptiques interictales, et la cyclicité observée est propre à chaque patient.»