Cabinets d'urgence en détresse: quand les cantons mettent la main à la poche

Le Conseil d'État zougois prend acte de l'arrêt du Tribunal fédéral sur les forfaits d'urgence et décide d'intervenir: il subventionnera un cabinet médical, et ce, potentiellement sur le long terme.

, 11 février 2025 à 12:15
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«Une offre d'importance systémique»: Martin Pfister (Centre), conseiller d'État et directeur de la santé du canton de Zoug | Image: Conseil d'État ZG
Le Conseil d'État zougois estime que le cabinet d'urgence de la Société cantonale de médecine devrait recevoir 600'000 francs par an. Le Grand Conseil devra encore se prononcer sur la proposition correspondante en février. Le canton a, quant à lui, d'ores et déjà garanti 400'000 francs au cabinet médical – une somme destinée à soutenir l'offre de soins d'urgence durant la période allant de janvier à août 2025. C'est ce qu'a confirmé Martin Pfister, directeur de la Santé (Centre), à «Zentralplus».
En toile de fond: les arrêts du Tribunal fédéral de l'été dernier concernant les forfaits d'urgence, qui ont fait couler beaucoup d'encre. Ces décisions ont non seulement mis sous pression les permanences, les cabinets médicaux sans rendez-vous et les sociétés de médecins, mais ont également confronté les gouvernements cantonaux à des difficultés. En effet, comment garantir les soins si ces offres privées disparaissent, faute de financement? Que faire face à un risque de surcharge supplémentaire des services d'urgence des hôpitaux cantonaux?
Le problème est déjà critique dans le canton de Lucerne: le cabinet d'urgence des médecins de Sursee a fermé ses portes en novembre; les patients doivent désormais s'adresser à l'hôpital local LUKS le soir et le week-end. Le canton de Lucerne estime ne pas être en mesure de fournir un soutien.
Dans le canton de Zoug, la situation est similaire à celle de Sursee: la Société des médecins y exploite un cabinet d'urgence dans les locaux de l'hôpital cantonal aux heures creuses. Celui-ci a également été mis sous pression par la décision du Tribunal fédéral – non seulement parce qu'il ne pouvait plus rémunérer spécifiquement le travail effectué en soirée et le week-end, mais aussi en raison de nouvelles factures: «Nous sommes confrontés à des demandes de remboursement de la part des caisses maladie et nous négocions actuellement des solutions acceptables», a déclaré Peter Studer, membre du conseil d'administration de la Société des médecins zougois, à «Zentralplus».
Mais dans la région prospère de Zoug, le gouvernement cantonal coupe désormais court: il subventionne le cabinet d'urgence privé. «S'agissant d'une offre importante au niveau du système, son exploitation doit être soutenue par le canton», tel est l'argument avancé.
Ce soutien pourrait s'avérer nécessaire pendant des années, a déclaré Martin Pfister dans l'émission «Zentralplus»: en effet, les caisses-maladie et les prestataires de cabinets d'urgence doivent maintenant se mettre d'accord – et ce, dans des contextes variés selon les cantons. Le soutien du canton devrait permettre de maintenir l'exploitation du cabinet d'urgence dans l'intervalle.
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