«No sports!», répondait Winston Churchill lorsqu’on lui demandait pourquoi il était encore en si bonne forme à un âge aussi avancé. Ce célèbre trait d’esprit trouve aujourd’hui un certain écho dans une étude de cohorte à long terme menée en Finlande.
Une équipe du Gerontology Research Center de l’université de Jyväskylä, dans le centre du pays, s’est appuyée sur un ensemble impressionnant de données recueillies auprès de jumeaux – au total, 22'750 individus, tous nés avant 1958. Leurs modes de vie ont été documentés à plusieurs reprises (en 1975, 1981 et 1990), tandis que des données sur leur mortalité ont également été collectées. En outre, plus de 1‘100 participants ont fourni des échantillons sanguins pour des analyses épigénétiques.
Les chercheurs ont réparti la cohorte en quatre groupes selon leur niveau d’activité physique: sédentaires, modérément actifs, actifs et très actifs. Pour mesurer l’âge biologique, ils ont eu recours à des horloges épigénétiques comme GrimAge et DunedinPACE.
Sans surprise, c’est dans le groupe sédentaire que le taux de mortalité était le plus élevé (38,8%), contre seulement 25,4% chez les très actifs. Toutefois, une fois les données ajustées pour tenir compte d’autres facteurs liés au mode de vie – tabagisme, consommation d’alcool, indice de masse corporelle (IMC) –, l’«avantage relatif de mortalité» s’est révélé modeste, la différence restant de l’ordre de 7%.
Du côté du vieillissement biologique, les résultats tracent une courbe en U: les sédentaires et les très actifs présentent un vieillissement épigénétique plus rapide, tandis que les personnes modérément actives ou actives affichent les valeurs les plus «jeunes».
Là encore, ces écarts s’estompent une fois les données ajustées selon les habitudes de vie, ce qui suggère que l’activité physique n’est qu’un des nombreux facteurs contribuant au vieillissement en bonne santé.
En somme, les données laissent entendre que les gènes et le mode de vie jouent un rôle déterminant dans l’impact du sport de loisir sur la longévité et le vieillissement. Loin d’un bénéfice linéaire, l’entraînement intensif ne semble pas offrir d’avantage net par rapport à une activité modérée – il pourrait même, dans certains cas, être associé à un vieillissement plus rapide.