Accusations infondées contre un directeur d’institut du groupe Insel

Accusé de mauvaise gestion, un professeur de l’Hôpital de l’Île à Berne a été sanctionné. Il a depuis été blanchi par un audit externe.

, 2 juillet 2025 à 13:49
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Dans la cour intérieure du nouveau bâtiment principal de l'île, des jeux de lumière harmonieux s'animent. L'ambiance semble moins harmonieuse du côté du personnel. | em
En janvier, le directeur d’un institut de recherche de l’Hôpital de l’Île, à Berne, recevait une lettre particulièrement ferme de la rectrice de l’université, Virginia Richter. «Nous vous retirons, avec effet immédiat, toute compétence en matière de finances», pouvait-on y lire. Par ailleurs, tout pouvoir de décision concernant les embauches lui était également retiré. Cette mesure s’appliquait «sans restriction et avec effet immédiat», stipulait la directive reçue par l’intéressé.
Parmi les griefs formulés par la direction de l’université figuraient une mauvaise gestion systématique dans le domaine financier, le non-respect répété des directives, ainsi qu’une attitude consistant à faire passer ses propres intérêts avant le bien commun des chercheurs. La situation au sein de l’institut était devenue «intenable», selon la direction.

Accusé à tort? Un rapport tranche

Un rapport du Contrôle des finances du canton de Berne est, depuis, venu éclaircir la situation: l’institut présente effectivement des lacunes. Mais le directeur n’en porte pas la responsabilité.
Pour le professeur mis en cause, les accusations portées au cours des six derniers mois ont été éprouvantes, tant sur le plan personnel que professionnel. «J’ai dû consacrer beaucoup de temps à me défendre contre des accusations infondées, ce qui a considérablement affecté mon travail de recherche», explique-t-il. Ce professeur de renommée internationale s’inquiète également pour sa réputation scientifique.

Procédure pénale pour atteinte à l'intégrité sexuelle

Cette affaire n’est pas un cas isolé. Une procédure pénale est en cours contre un directeur de clinique, soupçonné d’atteinte à l’intégrité sexuelle d’une collaboratrice de l’Hôpital de l’Île. Un troisième cas, impliquant un professeur, est également en cours d’instruction. L’établissement ne souhaite pas communiquer d’informations supplémentaires à ce sujet.
Il y a un peu plus d’un an, le directeur de l’Insel, Uwe E., a été somé de quitter ses fonctions, notamment en raison de manquements liés à la culture d’entreprise. Sous la direction par intérim de Christian Leumann, ancien recteur de l’université, la situation ne semble pas s’être améliorée.
Fin avril, Heinz Locher, économiste de la santé, déclarait à Medinside: «Je l’ai constaté à partir de cas concrets: même sous la direction actuelle de l’hôpital et de l’université, les procédures engagées à l’encontre de certaines personnes suivent le même modèle que les nombreux conflits ayant opposé médecins-chefs et directeurs de clinique sous l’ancienne direction: intimidation, mobbing et refus du droit d’être entendu.»
De son côté, l’Insel affirme ne pas constater d’accumulation de procédures ni de conflits. Selon son porte-parole, il n’existe pas de problème structurel lié à une prétendue culture du mobbing.

«Une évolution culturelle positive»

Des enquêtes ont été menées dans le cadre d’accusations de harcèlement moral. Des services internes auraient traité ces cas et contribué à résoudre les éventuels conflits de travail sous-jacents. Suite à la situation de crise connue début 2024, le système de signalement anonyme a enregistré une hausse temporaire des alertes. Entre-temps, ce nombre a de nouveau diminué.
Pour l’Insel, ces résultats indiquent «qu’une évolution culturelle positive est en cours au sein du groupe».
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