Les cantons de Genève, Vaud et Valais ont lancé une campagne conjointe de sensibilisation aux dispositifs de prise en charge des victimes d’agressions sexuelles. Cette initiative vise notamment à mieux faire connaître les services d’accueil des hôpitaux publics, qui proposent des consultations ouvertes 24h/24 et 7j/7.
L’objectif: garantir un accompagnement rapide, complet et interdisciplinaire des victimes. Grâce à des équipes spécialisées, composées notamment d’un médecin spécialiste et d’un médecin légiste, les patientes et patients reçoivent non seulement les soins d’urgence nécessaires, mais peuvent également bénéficier d’un constat médico-légal.
Un dispositif encore trop méconnu
Ce double accompagnement permet aux victimes d’éviter de «devoir répéter le récit de leur agression», soulignait Rebecca Ruiz, cheffe du Département vaudois de la santé et de l’action sociale (DSAS), lors d’une conférence de presse. En effet, le constat médico-légal peut être conservé en vue d’un dépôt de plainte ultérieur et sert à préserver les preuves en cas de procédure judiciaire, rappelle l’État de Vaud dans un
communiqué.
Pourtant, ce dispositif reste encore largement méconnu, regrette Pierre Maudet, chef du Département genevois de la santé et des mobilités. D’où l’importance de cette campagne de sensibilisation, déclinée en plusieurs langues et sur divers supports, pour combler ces lacunes. Son financement sera réparti entre les trois cantons et s’étendra sur trois ans, jusqu’en 2027.
Une réponse à la hausse des violences sexuelles
Cette démarche s’inscrit dans un contexte de recrudescence des violences sexuelles dénoncées dans les trois cantons: +19% à Genève en 2024 (142 viols), +45% en Valais (50 viols) et +9% dans le canton de Vaud (137 viols).
La campagne découle d’une étude menée entre 2018 et 2021 par les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), visant à mieux cibler les actions de prévention. Cette analyse rétrospective a notamment permis d’identifier les circonstances les plus fréquentes des agressions: lieux festifs, rencontres avec des personnes déjà connues ou via des applications de rencontre.
Prise de vue en présence de:
- Pr Fracasso Tony, directeur adjoint du Centre universitaire romand de médecine légale
- Pierre Maudet, conseiller d’Etat (GE) et chef du Département de la santé et des mobilités
- Rebecca Ruiz, conseillère d’Etat (VD) et cheffe du Département de la santé et de l’action sociale
- Mathias Reynard, conseiller d’Etat (VS) et chef du Département de la santé, des affaires sociales et de la culture
- Pre Abdulcadir Jasmine, responsable de l’Unité des urgences gynéco-obstétricales HUG