En Suisse, environ 600'000 personnes s’occupent d’un proche dans le besoin. Ce travail peut être rémunéré, à condition que ces proches aidants soient employés par une entreprise de soins à domicile. De nombreuses sociétés ont ainsi flairé un modèle d’affaires prometteur.
Comme le rapportait Medinside en mai, les prestations de soins fournies par des entreprises privées employant des proches aidants ont augmenté de 530 % entre 2020 et 2023 dans le canton de Zurich.
Face à cette évolution, la conférence de santé du canton de Zurich appelle à l’élaboration, au niveau fédéral, d’une réglementation nationale encadrant les soins aux proches: avec une définition claire, des prescriptions de qualité et des normes de financement.
À présent, le
«SonntagsBlick» s’empare également du sujet en évoquant «la face cachée des soins aux proches». Le journal cible notamment l’organisation de soins à domicile «Pflegewegweiser», accusée de tout faire pour empêcher des restrictions à son modèle économique lucratif.
Selon le journal, les caisses d'assurance maladie remboursent 52,60 francs pour chaque heure de soins fournie. Les communes et les cantons y ajoutent 20 à 30 francs. La moyenne s'élève ainsi à 80 francs par heure. «Mais seule une partie de cette somme est versée aux proches», écrit le «SonntagsBlick»: le montant maximal s’élève à 38 francs. Le reste est encaissé par les entreprises de soins à domicile.
Réactions politiques
L’article a fait réagir Patrick Hässig, conseiller national vert’libéral et infirmier diplômé. Sur X (anciennement Twitter), il écrit: «De nouvelles lois doivent désormais fixer des limites à cette soif de profit. Ce problème a été soulevé au niveau national depuis plusieurs mois – notamment par mes trois interventions qui prévoient des réglementations claires et efficaces.»
Patrick Hässig, membre du comité directeur de Spitex Zurich, a déposé une
motion lors de la session d’hiver 2024. Celle-ci demande des adaptations légales afin de réduire la contribution aux prestations de soins accordée par l’assurance obligatoire des soins (AOS) aux organisations employant des proches aidants.
Par ailleurs, le Conseil fédéral est invité à recommander aux cantons de verser à ces organisations une indemnité de frais résiduels moins élevée pour les proches aidants.
Dans sa prise de position du 12 février 2025 sur la motion Hässig, le Conseil fédéral fait référence à un rapport en cours de préparation. Ce dernier fait suite à une
interpellation du conseiller national du Centre, Benjamin Roduit, datée du 16 mars 2023.
Sur la base de ce rapport, le Conseil fédéral décidera s’il convient d’introduire des mesures législatives – et, le cas échéant, lesquelles.