Pour gagner la confiance de leurs patients, les médecins devraient adopter une approche d’égal à égal. C’est la conclusion d’une revue systématique menée par des chercheurs américains sur l’impact de l’attitude et de la posture des médecins, en particulier au chevet des patients.
- Lorsqu’un médecin choisit de s’asseoir au cours d’une consultation, par exemple pour annoncer un diagnostic, la durée de cette consultation est perçue par les patients comme étant plus longue qu’en réalité. En moyenne, les patients surestiment cette durée de 1,3 minute.
- En revanche, si le médecin reste debout, la consultation est perçue comme plus brève, les patients sous-estimant sa durée réelle de 0,6 minute en moyenne.
Ces résultats proviennent d’une analyse menée par des chercheurs de l’Université du Michigan et du système de santé d’Ann Arbor. Ils ont examiné 14 études et 10 rapports de conférence dans le cadre d’une revue systématique de la littérature existante.
Autre constat marquant de l’étude: plus de la moitié des patients souhaitent que leur médecin prenne le temps de s’asseoir. Lorsque le médecin est assis, leur perception des soins s’améliore significativement.
La communication, comme la qualité des soins, est également perçue comme meilleure lorsque le médecin est assis. Dans une des enquêtes recensées, 95% des patients hospitalisés ont exprimé une opinion positive sur leur prise en charge lorsque les médecins étaient assis durant les visites, contre seulement 61% lorsque le personnel médical restait debout.
Les auteurs de l’étude recommandent donc aux hôpitaux et organisations médicales de favoriser des interactions où médecins et patients se sentent sur un pied d’égalité.
Les obstacles
Parmi les études analysées, trois ont cherché à comprendre pourquoi les médecins ne s’assoient pas plus souvent. Plusieurs obstacles ont été identifiés:
- Le manque de sièges disponibles, notamment dans des espaces encombrés.
- La crainte que s’asseoir ne prolonge la durée de la visite.
- Des préoccupations liées à la transmission d’agents pathogènes.
L’étude américaine a également relevé une observation intéressante : l’adhésion des patients aux recommandations médicales semblait légèrement moins bonne après des consultations où le médecin était assis. Une hypothèse avancée est que la posture debout pourrait renforcer l’autorité perçue du médecin. Cependant, les chercheurs soulignent que les données disponibles sur cette question restent limitées et appellent à de nouvelles recherches pour mieux comprendre les mécanismes en jeu.