Soins aigus hors des hôpitaux: le pari des unités virtuelles
Retour en maison de soins plutôt qu’en unité hospitalière: en Allemagne, le groupe hospitalier Asklepios gère une partie des soins aigus directement dans les établissements de soins grâce à la télémédecine.
, 17 janvier 2025 à 21:10 dernière mise à jour le 12 juin 2025 à 07:53
Image symbolique: Medinside (réalisée avec l'outil d'IA Midjourney)
Le groupe de cliniques Asklepios prévoit de déployer des «unités hospitalières virtuelles» dans le cadre d’un projet visant à installer ces unités dans des maisons de soins ou à proximité. En d’autres termes, lorsqu’un résident de ces établissements sera pris en charge en urgence dans un hôpital de soins aigus Asklepios, il ne sera pas systématiquement admis en soins intensifs après les premiers traitements. À la place, il retournera dans son établissement d’origine, où il sera suivi par l’équipe d’Asklepios via des solutions de télémédecine.
Officiellement, les patients restent rattachés à la clinique. Les spécialistes et le personnel infirmier d’Asklepios superviseront à distance la surveillance régulière des paramètres vitaux, tandis que des consultations vidéo seront organisées plusieurs fois par jour.
Le projet des «unités hospitalières virtuelles» commencera au second semestre 2025. Il sera initialement mis en œuvre sur deux sites d’Asklepios (Hambourg Nord et Langen), en partenariat avec des maisons de soins.
«Les unités hospitalières virtuelles sont un élément central de notre stratégie de soins de santé axée sur la valeur ("Value-Based Health Care Strategy")», explique Marco Walker, co-CEO des cliniques Asklepios. Il précise: «Elles améliorent non seulement la qualité des soins, mais elles contribuent également à long terme à la réduction des coûts dans le secteur de la santé.»
Un projet bien accueilli
Le projet bénéficie de subventions publiques et du soutien de plusieurs caisses d’assurance maladie allemandes. Ce concept s’inspire des modèles «Hospital@Home» développés par le National Health Service (NHS) britannique et par les États-Unis, où des «Virtual Wards» ont été déployées pendant la pandémie de Covid-19. Asklepios travaille sur ses «unités hospitalières virtuelles» en collaboration avec Doccla, un fournisseur britannique de technologies de télémédecine dont la plate-forme Virtual Ward est utilisée par le NHS.
En Angleterre comme aux États-Unis, les «Virtual Wards» semblent avoir été bien accueillies, notamment parce qu’elles permettent un retour à domicile plus rapide. Selon Asklepios, les maisons de soins impliquées devraient également en tirer des bénéfices, puisque les résidents «restent dans un environnement familier, tout en favorisant une collaboration plus étroite entre l’équipe soignante du foyer et celle de l’hôpital».
Cependant, des conclusions définitives sur la qualité des soins et les économies générées restent à établir. Un rapport publié en septembre par les systèmes américains Medicare et Medicaid a mis en lumière ce besoin d’évaluation.
Le groupe Asklepios est l'un des plus grands exploitants de cliniques en Allemagne: avec près de 70'000 employés, il gère plus de 150 hôpitaux, cliniques spécialisées, cliniques psychiatriques ainsi que des cliniques post-aiguës et de rééducation. Son chiffre d'affaires s'élève à plus de 5,3 milliards d'euros.
Un documentaire de la NHS présentant le travail d'une équipe de « Virtual Ward » dans le nord de l'Angleterre.