Les hôpitaux et leur organisation faîtière Hplus placent de grands espoirs dans l’
initiative cantonale de Saint-Gall: celle-ci prévoit de doter les tarifs hospitaliers d'un mécanisme permettant d'absorber le renchérissement, et de rembourser certaines prestations afin de couvrir les coûts, notamment les prestations de maintien.
Le Conseil des États en a débattu et a rejeté la demande par 23 voix contre 15.
Ce résultat n'a guère surpris: la commission compétente du Conseil des États en avait préalablement recommandé le rejet. La majorité s'est notamment fondée sur le fait que de nombreuses interventions politiques sont déjà en cours afin de stabiliser la situation des hôpitaux, a déclaré Josef Dittli (PLR), porte-parole de la commission, devant le Conseil. Il a également été souligné qu'une analyse approfondie de la situation des hôpitaux s'imposait d’abord. Par ailleurs, les tarifs doivent s'orienter vers les fournisseurs de prestations «qui délivrent la prestation obligatoire de manière efficace, avantageuse et de qualité suffisante».
A la recherche d'une perspective honnête
Flavia Wasserfallen (PS), porte-parole de la minorité, a toutefois nuancé ce propos : l'époque où l'on pouvait appliquer les mêmes exigences de performance à tous les hôpitaux est révolue. «Il est temps que nous nous regardions honnêtement dans le miroir», a déclaré la politicienne bernoise chargée de la santé. «Soit nous continuons de discuter de ce que la concurrence hospitalière devrait être en théorie, soit nous regardons ce que la réalité nous enseigne. Il n'est tout simplement pas vrai que tous les hôpitaux évoluent dans des conditions identiques.»
Avec ce rejet, le Conseil des États manque l'occasion d'assurer un financement équitable des hôpitaux, a commenté l'association Hplus après le vote: il s’agit d'un signal clair «contre l’adaptation urgente des tarifs hospitaliers face à l’inflation».
Il appartient maintenant au Conseil national de corriger cette erreur de système. En fin de compte, les hôpitaux suisses opèrent avec une couverture insuffisante d’environ 10% en stationnaire et 25% en ambulatoire. «Une telle situation n’est pas tenable.»