Le réseau s’articule autour de l’hôpital cantonal de Fribourg – centre de médecine de pointe – et de trois sites régionaux: Riaz, Tavel (Tafers) et Meyriez. Un dispositif géographiquement étendu mais financièrement fragile.
Des économies qui ne passent pas
Pour redresser la barre, l’HFR a déjà lancé une série de mesures: suppressions de postes, recentrage d’activités comme la médecine interne, transférée de Riaz à Fribourg. La direction a promis d’aller plus loin.
Ces annonces ont provoqué une vive réaction du corps médical et des milieux politiques, inquiets des conséquences d’une centralisation accrue.
Un mandat interpartis a depuis été déposé au Conseil d’État sous le titre
«Pour un hôpital public multisite». Les députés signataires demandent au canton de compenser intégralement les surcoûts engendrés par l’organisation actuelle de l'HFR.
À ce jour, l’État ne financerait qu’une part limitée des prestations d’intérêt général, notamment en lien avec les transports intersites.
Revoir le calcul des compensations
Les députés appellent à une refonte du mode de calcul. Ils réclament une prise en compte plus large des coûts réels du multisite: transport de matériel entre les sites, surcoûts de production pour certaines prestations (radiologie, laboratoires), multiplication des ressources humaines nécessaires pour maintenir l’activité sur plusieurs sites, complexités logistiques ou encore gestion des transferts entre permanences et urgences.
Dans leur argumentaire, les députés soulignent que «le caractère multisite de l’HFR correspond certes à une attente de la population fribourgeoise, mais il est également pertinent en termes de santé publique, en permettant une approche décentralisée et une prise en charge du patient au bon endroit, au bon moment».
Selon eux, le déséquilibre financier actuel est accentué par le système tarifaire en vigueur. Certaines prestations fournies sur les sites périphériques – comme la radiologie ou les analyses de laboratoire – sont facturées à un tarif inférieur, entraînant un manque à gagner pour l’institution.
Une aide conditionnée mais essentielle
Les signataires rappellent toutefois les conditions à une compensation cantonale complète. L'HFR devra notamment maintenir l’offre de formation sur l’ensemble de ses sites, y compris en matière de formation postgrade, afin de renforcer l’attractivité des professions médicales et soignantes.
Compenser ces surcoûts ne relèverait pas d’un geste exceptionnel, mais d’un cadre légal existant. L’article 4 de la loi fribourgeoise sur le financement des hôpitaux (LFiH) prévoit explicitement la possibilité pour l’État de participer au financement des prestations, notamment au maintien des capacités hospitalières au niveau régional, pour la recherche ou pour la formation.
Le Conseil d’État dispose d’un délai de cinq mois pour répondre à ce mandat.