Formation TSO: Genève parvient à inverser la tendance

Une hausse de 450% des inscriptions à la formation en seulement trois ans: la campagne genevoise de recrutement des techniciennes et techniciens en salle d'opération (TSO), lancée en 2022, affiche un bilan supérieur à ses attentes. Coordonnée par l’OrTra santé-social Genève, en partenariat avec les HUG, Genève Cliniques, l’École supérieure de la santé (ESsanté) à Lausanne et le canton de Genève, cette initiative entend répondre à la pénurie de personnel qualifié – un déséquilibre qui pourrait compromettre le bon fonctionnement des blocs opératoires dans toute la Suisse romande.

Le manque de TSO avait été identifié dès 2015 par OdA Santé et H+, la Fédération des hôpitaux suisses, qui avaient alors publié un rapport d’évaluation sur les besoins en personnel de salle d’opération. À Genève, la situation s’est aggravée au fil des années: le nombre de professionnels formés n’était plus suffisant pour assurer la relève.

Interpellée par le canton et les employeurs, l’OrTra santé-social Genève a mis en place, dès 2021, un comité de pilotage pluridisciplinaire en collaboration avec des acteurs issus des secteurs public et privé. Des groupes de travail dédiés aux ressources humaines et à la communication se sont attelés à chiffrer les besoins, à identifier des leviers d’action et à mettre en œuvre des mesures concrètes.

Grâce au soutien de la Fondation pour la formation professionnelle et continue (FFPC), une campagne de recrutement a été lancée en 2022. Son objectif: atteindre 40 candidatures genevoises par an, parmi lesquelles 16 étudiantes et étudiants seraient sélectionnés pour intégrer la formation en trois ans dispensée à Lausanne par l’ESsanté. La campagne s’est appuyée sur un site Internet dédié, devenirtso.ch, et sur l’organisation d’événements portes ouvertes dans les blocs opératoires du canton – des événements qui ont rencontré un vif succès auprès du public.

L’impact est tangible: le nombre d’étudiantes et étudiants genevois inscrits à la formation TSO est passé de 2–3 par an à 17 pour la rentrée 2025, soit une progression de 450% en trois ans. Le taux d’abandon a, lui aussi, nettement reculé, grâce à un accompagnement renforcé tout au long du processus de sélection et de formation. «La campagne a dépassé ses objectifs», souligne l’OrTra santé-social Genève dans un communiqué. Ce succès n’est toutefois pas sans poser de nouveaux défis, notamment pour soutenir les candidates et candidats confrontés à des difficultés financières ou familiales.

Les effets positifs observés à Genève ont inspiré des mesures analogues dans le canton de Vaud. Forts de ces résultats, les partenaires du projet ont décidé de prolonger le programme pour trois années supplémentaires.