Peut-on prédire avant même le début des études qui réussira le mieux en médecine? Selon une étude allemande, c’est possible – et avec une précision surprenante.
Des chercheuses et chercheurs des universités de Heidelberg, Hambourg et Bonn ont suivi plus de 5'500 personnes entre 2017 et 2022 qui avaient passé le «Test für Medizinische Studiengänge» (TMS) ou le test de sciences naturelles de Hambourg (HAM-Nat).
Résultat: les deux tests prédisent la réussite ultérieure aux études de médecine
de manière plus fiable que la note obtenue à la maturité. Selon
Malvin Jähn, auteur de l'étude à l'université de Heidelberg, il est ainsi possible d'expliquer jusqu'à 30% de la réussite des étudiants «avant même le début des études».
«Des procédures d'admission solides et scientifiquement fondées sont essentielles pour garantir l’approvisionnement médical à long terme», souligne-t-il. Ce n'est qu'en attribuant les places d'études à celles et ceux «qui ont de fortes chances de réussir leurs études» et de s'engager plus tard dans la pratique médicale qu’il sera possible de couvrir durablement les besoins en personnel de santé.
Test d'aptitudes en Suisse alémanique
L'
AMS est un test d'aptitudes cognitives qui évalue l'aptitude à étudier la médecine en Suisse. Il est utilisé comme outil de sélection dans les universités de Bâle, de Berne, de Fribourg, de Zurich (y compris les «tracks» Zurich-Lucerne et Zurich-St. Gall), de l'Università della Svizzera italiana et l’EPFZ. Il a lieu une fois par an, le vendredi de la semaine civile 27.
Les universités de Genève, de Lausanne et de Neuchâtel n'appliquent toutefois pas l’AMS: elles ne limitent pas l'admission aux études de médecine.
Interrogée par Medinside, Swissuniversities déclare avoir «pris connaissance» des résultats de l'étude – une transposition directe à la Suisse n'étant toutefois possible que sous certaines conditions. Contrairement à l'Allemagne, les notes obtenues à la maturité ne jouent aucun rôle dans l'admission aux études de médecine.