Pénuries de soignants, carrières écourtées, dépendance au personnel intérimaire… En Suisse, près d'un soignant sur deux abandonne définitivement la profession avant l'âge de la retraite.
Les causes sont multiples: conditions de travail difíciles, charge de travail accrue en cas d'absence d'un collègue, épuisement grandissant, risques de burn-out, arrêts-maladie prolongés… Autant d'éléments interdépendants, aux conséquences étendues, affectant la qualité des soins, la relation avec les patients et posant des risques cliniques sérieux.
La
«Radio-Télévision Suisse» (RTS) s’est penchée sur ce phénomène, de ses causes jusqu’aux initiatives entreprises afin d'y remédier. Elle y consacre un reportage dans l’émission «Mise au point».
«Des soignants sous pression qui finissent par craquer», Mise au point, RTS, 8 juin 2025. Durée: 13 minutes.
Parmi les professionnels venus témoigner, on retrouve Camille. Cette jeune femme a suivi une formation de trois ans en soins infirmiers et a exercé ce métier pendant huit ans, avant d’abandonner définitivement cette voie. Elle s’est depuis reconvertie dans l’informatique.
Pour elle, comme pour de nombreux soignants, l’épuisement provient non seulement de la charge clinique, mais également de la lourdeur bureaucratique: «On court de gauche à droite, on est chronométré. Et c’est comme ça toute la journée. On doit en outre s’occuper de l’administratif en fin de journée, prendre des notes pour les assurances», explique-t-elle, visage découvert, devant les caméras de la RTS.
Elle souligne: «Dans le monde de la santé en Suisse, une grande partie [du travail] consiste à faire du business avec la santé des gens.» Comment en est-on arrivé là? Par la pression des assurances sur le temps consacré aux soins, par celle des directions, et par le manque de considération dont souffrent les professionnels de la santé, en dépit de la pénibilité de leurs conditions de travail, déplore-t-elle.