L'année dernière, les entreprises pharmaceutiques ont réalisé un chiffre d'affaires de 7,7 milliards de francs, soit une augmentation de 3,5% par rapport à l'année précédente, où le chiffre d'affaires s'élevait à 7,4 milliards. Interpharma, l'association des entreprises pharmaceutiques suisses actives dans la recherche, évoque une croissance «infléchie», l'augmentation ayant atteint près de 5% l'année précédente.
L'association constate une baisse des prix des médicaments et un déplacement des ventes des formes originales vers les génériques et les biosimilaires. En outre, les «baisses de prix institutionnalisées par la Confédération, d’environ 1,5 milliard de francs» porteraient leurs fruits.
Les données collectées par
Iqvia montrent que le chiffre d'affaires des génériques a dépassé pour la première fois la barre du milliard de francs en 2024, atteignant 1,05 milliard de francs.
Part des génériques: 69%
La part des génériques dans les médicaments a certes déjà fortement augmenté ces dernières années. Mais cette fois, la hausse est massive, avec une progression de 12,6% par rapport à l'année précédente. La part des génériques atteint ainsi un niveau record de 69%. Cela signifie que, dans 69 cas sur 100 où un générique est disponible, un emballage correspondant sera également délivré.
Les biosimilaires ont également connu une croissance considérable, avec une augmentation de près de 30%, portant leur chiffre d'affaires à 224,2 millions de francs en 2024. Les biosimilaires et leurs produits de référence représentent une part de 6,3% en valeur dans le segment remboursé par les caisses maladie en 2024.
Moins d'originaux...
La croissance des génériques et des biosimilaires s'est faite en particulier au détriment des médicaments originaux. Le chiffre d'affaires des médicaments originaux à méthode chimique a baissé de 14%, tandis que celui des biothérapies a chuté de 35%.
... et moins de nouveaux médicaments
Les nouvelles thérapies médicamenteuses n'ont que très peu, voire pas du tout, contribué au chiffre d'affaires, qu'elles soient contre le cancer (+3,7%), contre les maladies auto-immunes (-1,5%) ou antivirales (+0,4%).
Selon Interpharma, cette situation s'explique par des baisses de prix supplémentaires liées à l'expiration de brevets, à des inscriptions à durée limitée sur la liste des spécialités, à de nouvelles indications proposées ou à des exigences spécifiques imposées par l'Office fédéral de la santé publique.
Ernst Niemack, directeur de l'Association des entreprises pharmaceutiques en Suisse, a, selon un communiqué, critiqué les autorités et les politiciens: «la plupart des mesures prises par les autorités et les cercles politiques visent les dépenses en médicaments, sans discuter de leur bénéfice, et ce bien que la part des médicaments aux coûts de santé soit stable depuis des années aux alentours de 12%.»