Cancer: une prise en charge bien notée, un suivi à améliorer

Près de 8'000 patientes et patients atteints du cancer évaluent positivement leur prise en charge, selon l’enquête SCAPE. Mais beaucoup dénoncent un manque d’implication des proches, des lacunes dans l’accompagnement après les traitements et un déficit d’information sur les effets à long terme.

, 15 avril 2025 à 02:00
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Image: Olga Kononenko/Unsplash
La qualité des soins dispensés aux personnes atteintes de cancer est globalement jugée positive: les participants à l’enquête SCAPE (Swiss Cancer Patient Experiences) ont attribué en moyenne 9 points sur 10 à leur prise en charge. Les processus diagnostiques, les soins hospitaliers ainsi que la communication sur les options de traitement et les thérapies ont été particulièrement bien notés.
Réalisée par Unisanté en collaboration avec l’Institut universitaire de formation et de recherche en santé (IUFRS), cette enquête s’inscrit dans le cadre d’un programme national d’assurance qualité. Elle vise à recueillir de manière systématique les expériences des patient·es afin d’identifier les faiblesses du système et de mettre en place des améliorations ciblées.
Des axes d'amélioration identifiés
Malgré ce bilan globalement positif, de nombreuses personnes interrogées ont pointé certaines lacunes dans leur parcours de soins. Parmi les critiques les plus fréquemment formulées figurent:
  • une implication jugée insuffisante des proches;
  • des informations incomplètes concernant les effets secondaires à long terme;
  • un manque de soutien durant la phase de suivi.
Environ un quart des répondants ont déclaré ne pas avoir été informés de la possibilité d’être accompagnés lors de l’annonce du diagnostic. Une proportion similaire a indiqué s’être sentie insuffisamment préparée à faire face à des symptômes ou complications à long terme. Les informations relatives au soutien financier ou aux prestations sociales ont également été jugées insuffisantes dans de nombreux cas.

Une enquête à l’échelle nationale

L’enquête a été menée en 2023 dans 21 établissements d’oncologie répartis à travers toute la Suisse. Près de 17'000 personnes traitées pour un cancer ont été invitées à y participer, et plus de 7'800 réponses ont été enregistrées – soit un taux de participation avoisinant les 50%.
Pour la première fois, l’enquête a couvert les trois principales régions linguistiques du pays, après une première édition en Suisse romande en 2018, puis une deuxième en Suisse alémanique en 2021.

Des résultats transmis aux établissements

Les résultats ont d’ores et déjà été transmis aux hôpitaux participants, avec une invitation à mettre en place des mesures concrètes pour améliorer la prise en charge centrée sur le patient.
Le projet a été soutenu financièrement par les établissements participants ainsi que par la Commission fédérale de la qualité (CFQ).

Établissements participants

Cinq hôpitaux universitaires ont participé: les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV), l’Universitätsspital Bern (Inselspital), l’Universitätsspital Zürich (USZ) et l’Universitätsspital Basel (USB).
Onze hôpitaux cantonaux ou intercantonaux ont également été impliqués : l’Hôpital Riviera-Chablais (HRC), l’Hôpital fribourgeois (HFR), le Réseau hospitalier neuchâtelois (RHNe), l’Hôpital du Jura (H-JU), les Solothurner Spitäler (soH), le Kantonsspital Baden (KSB), le Kantonsspital St. Gallen (KSSG), le Zuger Kantonsspital (ZGKS), le Kantonsspital Graubünden (KSGR), le Luzerner Kantonsspital (LUKS) ainsi que l’Ente Ospedaliero Cantonale (EOC).
Cinq cliniques privées ont également pris part au projet : la Clinique Générale-Beaulieu, l’Hôpital de La Tour, la Clinique de Genolier, la Lindenhofgruppe et le Tumor Zentrum Aargau (TZA).
Unisanté, le Centre universitaire de médecine générale et de santé publique, couvre l’ensemble de la chaîne de soins: soins primaires, prise en charge des populations vulnérables, médecine du travail, promotion de la santé et prévention, organisation du système de santé, ainsi que recherche et enseignement universitaire. Son objectif est de préserver et d’améliorer la santé de la population vaudoise. Unisanté est le seul centre interdisciplinaire en Suisse à réunir sous un même toit un éventail aussi large de compétences dans le domaine de la santé et des soins ambulatoires. L’institution emploie environ 1'000 personnes, dont une cinquantaine de membres de faculté. Elle publie plus de 400 articles scientifiques par an et enregistre chaque année environ 300'000 contacts avec des patientes et des patients.
L’IUFRS, l’Institut universitaire de formation et de recherche en soins, est rattaché à la Faculté de biologie et de médecine (FBM) de l’Université de Lausanne ainsi qu’au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Sa mission est de développer des formations avancées en sciences infirmières, de contribuer à la production de savoirs par la recherche et le transfert de connaissances, de promouvoir la relève académique dans les domaines de la pratique, de l’enseignement et de la recherche, et de renforcer le bien-être collectif en plaçant la qualité des soins et la sécurité des patients au cœur de son action.

  • soins aigus
  • SCAPE
  • Prise en charge du cancer
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